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DIVERSITÉ ET COMMUNION PARMI LES PREMIERS CHRÉTIENS La genèse du Nouveau Testament

Pour nous replonger dans le monde religieux du premier siècle, il nous faut faire un effort important. Il s’agit d’un monde très différent de celui que nous connaissons. Ne serait-ce que parce que le terme ‘religion’ ne désigne pas toujours les mêmes réalités que pour nous. Un monde dans lequel le christianisme est une réalité minuscule. La parabole de l’Évangile, évoquant une petite graine devenant un grand arbre, est vraiment adaptée pour parler des débuts du christianisme ! Un arbuste très petit mais sur lequel des branches diverses poussent très vite pour poursuivre la métaphore.

 

Un monde religieux

Tout d’abord, il nous fait imaginer un monde dans lequel la dimension religieuse est omniprésente. Il n’y a pas d’un côté des religions clairement définies et de l’autre des États, des structures politiques autonomes par exemple. L’empire romain, comme tous les États du temps, a une forte composante religieuse et dispose d’un culte à l’empereur qui est très diffusé dans la partie orientale de l’Empire. Celui-ci a le pouvoir de « mettre à mort quiconque n’adorerait pas l’image de la bête » (Ap 13,15). Si chaque peuple peut conserver ses cultes, il doit en même temps accepter que se diffuse une propagande impériale romaine de type religieux. Cette dimension religieuse du lien social va poser un problème particulier pour les chrétiens et être à l’origine de l’attitude, de plus en plus répressive de Rome vis-à-vis de la réalité chrétienne.

Deuxièmement, c’est un monde majoritairement païen, c’est-à-dire où des cultes à des multitudes de dieux plus ou moins importants, se partagent l’espace des cités, des sphères linguistiques et des peuples. À Alexandrie, on vénère particulièrement le dieu égyptien Sérapis et à Éphèse, comme nous le rappelle le livre des Actes, la déesse Artémis. Lorsque Paul prêche à Éphèse, les artisans du lieu s’insurgent contre une menace potentielle sur le commerce des statuettes, lié à un temple considéré comme l’une des sept merveilles du monde : « ‘c’est aussi le temple de la grande déesse Artémis qui pourrait être laissé pour compte et se trouver bientôt dépouillé de la grandeur de celle qu’adorent l’Asie et le monde entier’. À ces mots, les auditeurs devinrent furieux et ils n’en finissaient pas de crier : ‘Grande est l’Artémis d’Éphèse !’ » (Ac 19,27-28).

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Marc Rastoin SJ

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