Interrogé sur le critère qui permettait de reconnaître l’éventuelle grandeur d’un philosophe, Hegel conseillait de laisser passer deux siècles : après quoi, on verrait ce qui resterait de lui. Ce principe peut être également appliqué à l’un de ses interprètes les plus célèbres, Karl Marx. Les deux siècles se sont écoulés et il continue de faire parler de lui, même si c’est de manière plus modeste ces trente dernières années[1].
Il est certainement difficile de dresser le bilan de ce que son personnage a représenté et représente encore, autant pour l’étendue, la complexité et les tonalités enflammées qui ont accompagné sa proposition de pensée que pour la difficulté à préciser la cohérence des (tout aussi nombreuses) applications politiques qui se sont inspirées de lui[2]. Dans cette contribution, nous nous intéresserons à deux aspects qui, de l’avis de l’auteur, sont encore aujourd’hui actuels : le caractère paradoxal de sa pensée et sa critique du capitalisme sauvage.
Une pensée paradoxale
L’un des aspects surprenants du théoricien du communisme est d’avoir été acteur des débats culturels et académiques au sein des pays occidentaux à orientation libérale et bourgeoise. D’ailleurs, Karl Marx a lui-même élaboré sa pensée au cœur du libéralisme bourgeois, à la bibliothèque du British Museum de Londres. On s’est beaucoup interrogé pour savoir si les pays du « socialisme réel » avaient effectivement mis en œuvre les idées du philosophe allemand ou s’il ne l’avait pas plutôt trahi. Il demeure cependant le fait que l’intérêt pour Karl Marx a décliné parallèlement à l’effondrement des pays du socialisme réel, comme on peut également le noter en regardant l’espace consacré à ce thème par notre revue avant et après 1989[3].
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