L’ecclésiologie de la communion exposée dans Lumen gentium représente une prémisse théologique fondamentale pour une herméneutique adéquate de la synodalité. La réforme des structures ecclésiales vers lesquelles le pape François oriente l’Église semble poursuivre l’intention de traduire l’orthodoxie théologique en orthopraxis pastorale : non pas la projection d’idées préconçues sur la réalité et sur la vie de l’Église, mais la recherche d’une unité qui suppose la pluralité des contextes, des cultures et des identités, et dans laquelle l’instrument de la collégialité se met à l’écoute de tout le « Peuple de Dieu », à partir d’une attention préférentielle à la promotion humaine des pauvres et à la sauvegarde de la création. L’auteur est Sous-secrétaire de la Section des Migrants et des Réfugiés du Dicastère au service du développement humain intégral.
Lorsque le terme « synodalité» est appliqué à l’Église, il ne sert pas à désigner un simple processus de décision qui conduit à un choix, à discuter d’une disposition ou à publier une disposition, comme toute autre prise de décision collaborative. Le mot désigne plutôt un trait fondamental de l’identité ecclésiale : sa dimension de communion primordiale, sa mission évangélisatrice essentielle, placée sous la direction de l’Esprit Saint.
En tant qu’événement de communion qui a son origine dans le mystère du Dieu trinitaire, l’Église se manifeste et se réalise en se rassemblant comme le « Peuple de Dieu » qui chemine ensemble. On pourrait dire que la synodalité est la forme sous laquelle sa vocation originelle et sa mission intrinsèque sont historisées : appeler tous les hommes de la terre, de chaque époque et de chaque âge, à se rassembler pour les faire participer au salut et à la joie du Christ.
En plusieurs occasions, le pape François a souligné comment la synodalité fonde, modèle et renforce la vie de l’Église et aussi le témoignage et le service qu’elle est appelée à rendre à la famille humaine : « Marcher ensemble est la voie constitutive de l’Église ; le chiffre qui nous permet d’interpréter la réalité avec les yeux et le cœur de Dieu ; la condition pour suivre le Seigneur Jésus et être des serviteurs de la vie en ce temps blessé. Le souffle et le passage synodal révèlent ce que nous sommes et le dynamisme de communion qui anime nos décisions[1] ».
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