Dans l’Église catholique, la liturgie continue de susciter un vif intérêt. On en a discuté pendant des décennies de l’interprétation et de la traduction conséquente des textes ; on en a parlé avant et après la publication de la troisième édition vernaculaire du Missel romain ; maintenant le pape François, avec le motu proprio Traditionis custodes(« Gardiens de la tradition »)[1], en parle à nouveau, et sur un sujet très sensible. Afin de comprendre la nouvelle mesure, il est bon de jeter un regard sur l’histoire récente du Missel romain et les concessions pontificales qui ont maintenant été révoquées. Nous sommes guidés par François lui-même qui, expliquant dans une lettre les raisons qui l’ont amené à se prononcer sur l’utilisation d’un livre liturgique en usage depuis plus de trente ans, est à la recherche de la paix – en latin nous dirions « quærens pacem » –, une paix d’unité et d’harmonie au sein de l’Église. François, s’inspirant de son prédécesseur qui avait déjà accompagné la législation de l’époque d’une lettre similaire, s’y adresse à tous les évêques « avec confiance et parrhèsia[2] ».
La lettre accompagnant le motu proprio « Traditionis custodes ».
Dans cette lettre longue et articulée, le pape François prend comme point de départ, pour aborder la situation à laquelle il entend remédier, la faculté accordée par un indult de la Congrégation pour le culte divin en 1984[3] et confirmée par Jean-Paul II en 1988[4], de pouvoir célébrer la messe avec la dernière édition tridentine du Missel romain publiée en 1962[5]. Cette concession, réservée aux groupes de fidèles qui en auraient fait la demande, était motivée par le désir de recomposer le schisme lefebvrien. C’est ici qu’intervient le motu proprio Summorum Pontificumdu 7 juillet 2007[6], par lequel Benoît XVI entendait réglementer la pratique de ceux qui voyaient dans ce Missel une forme particulièrement apte à favoriser la rencontre avec le mystère. Or, pour comprendre le motu proprio de François, il faut relire les douze articles du motu proprio de Benoît XVI, que nous allons brièvement passer en revue.
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