THE ECONOMY OF FRANCOIS AND THE YOUNG PEOPLE
Last Updated Date : 19 octobre 2022
Published Date:23 septembre 2020

Le pape François a invité de jeunes économistes du monde entier à se rencontrer du 19 au 21 novembre 2020 pour réfléchir sur la manière de « changer l’économie actuelle et donner une âme à l’économie de demain » ; il a invité à un large discernement commun tous ceux qui commencent aujourd’hui à étudier et à pratiquer une économie différente de celle dénoncée dans le premier chapitre de l’encyclique Fratelli tutti, « une économie qui fait vivre et ne tue pas, qui inclut et n’exclut pas, qui humanise et ne déshumanise pas, qui prend soin de la création et qui ne la pollue pas[1] ». L’événement, qui a eu lieu en ligne en raison du Covid-19, a été promu par le diocèse et la municipalité d’Assise, par l’Institut Séraphique d’Assise et par « Économie de communion » (EoC).

Quelles devraient être les caractéristiques d’une économie capable d’écouter « le cri de la terre et des pauvres » ? Si nous voulons que « l’économie de François » ne devienne pas un slogan vide, les jeunes économistes, croyants et non-croyants, devraient affronter avec courage les problèmes qui concernent leur discipline. Dans les pages qui suivent, nous rappellerons, tout d’abord, que l’économie repose nécessairement sur des chiffres et que tout changement de paradigme économique nécessite une réappropriation, par de jeunes économistes, de ces chiffres et de toutes les données dont nous disposons. Ensuite, nous montrerons que certains grands principes chers au pape François sont aussi d’excellents critères pour réformer l’économie mondiale. Enfin, nous présenterons l’exemple concret d’une initiative qui illustre l’esprit du discernement que le Pape nous invite à faire. Les observations qui suivent ne visent pas à remplacer ce discernement collectif mais, au contraire, à attirer l’attention sur certains points fondamentaux, nécessaires pour nous aider tous dans cette expérience spirituelle.

 

Pauvreté et inégalité

« La disparité est la racine des maux de la société » (Evangelii Gaudium [EG], nº 202). C’est à partir de cette affirmation que toute réflexion pour une économie différente doit commencer. « Le monde est riche et, toutefois, les pauvres augmentent ». S’il est vrai que le revenu annuel moyen est de 12 000 dollars par personne, néanmoins « des centaines de millions de personnes sont encore plongées dans la pauvreté extrême et n’ont pas accès à la nourriture, un logement, une assistance médicale, l’école, l’électricité, l’eau potable et des services médicaux adéquats et indispensables[2] ».

Ces types de considérations ont suscité des discussions animées. Par exemple, au Forum de Davos, en janvier 2019, plusieurs participants ont soutenu que le nombre de « pauvres » avait diminué au cours des dernières décennies et en ont déduit un vibrant appel en faveur de la mondialisation des marchés : une position que le pape François a rapidement critiquée. Une partie du débat et des discussions animées découle des différents critères d’évaluation de la pauvreté.

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