« SOIT L’ÉGLISE ÉVANGÉLISATRICE, SOIT L’ÉGLISE MONDAINE »
Published Date:14 octobre 2022

Dans son discours à la Congrégation générale des cardinaux avant le conclave de 2013[1], l’alors cardinal Jorge Bergoglio a déclaré : « Quand l’Église ne sort pas d’elle-même pour évangéliser, elle devient autoréférentielle et alors elle devient malade. […] Quand l’Église est autoréférentielle, sans s’en rendre compte, elle croit avoir sa propre lumière. Elle cesse d’être le mysterium lunae et donne naissance au mal très grave de la mondanité spirituelle. […] Pour simplifier, il y a deux images de l’Église : soit l’Église évangélisatrice qui sort d’elle-même, […], soit l’Église mondaine qui vit en elle-même, d’elle-même, pour elle-même. Cela doit éclairer les possibles changements et réformes qui devront être faits pour le salut des âmes. Penser au prochain Pape : un homme qui, fondé sur la contemplation de Jésus-Christ et l’adoration de Jésus-Christ, aidera l’Église à sortir d’elle-même vers les périphéries existentielles, qui l’aidera à être la mère féconde qui vit « la joie douce et réconfortante de l’évangélisation » ».

Dans ces mots, il y a déjà en germe ce qui sera le programme du pape François. Aujourd’hui, dans la dixième année de son pontificat, nous allons essayer d’illustrer comment il est en train de se réaliser, en considérant cinq documents principaux : trois exhortations apostoliques (Evangelii gaudium [EG], 2013 ; Amoris laetitia [AL], 2016 ; Gaudete et exsultate [GE], 2018) et deux encycliques (Laudato si’ [LS], 2015 ; Fratelli tutti [FT], 2020).

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