PROTECTION DES MINEURS. De la prise de conscience à l’engagement
Last Updated Date : 5 février 2021
Published Date:17 juin 2020

Dans un article précédent[1], nous avons présenté dans leurs grandes lignes les principales étapes de la crise des abus sexuels perpétrés par des membres du clergé et la réponse apportée par l’Église au cours des derniers pontificats. Notre intention est aujourd’hui de présenter des modèles de documents et d’initiatives opérationnelles qui aident à mieux comprendre sur quelles bases se développe la réponse de l’Église là où elle est déjà claire et active, et sur quelles bases elle peut se développer là où elle est encore à ses débuts.

En 2011, la Congrégation pour la Doctrine de la foi avait diffusé auprès de toutes les Conférences épiscopales une Lettre circulaire[2]. Elle leur demandait de rédiger des « Directives » sur la manière de faire face aux cas d’abus sexuels perpétrés par des membres du clergé, de manière à répondre aux normes canoniques renouvelées par Benoît XVI. Un processus très important de réflexion et de rédaction, qui est encore en cours, s’est ainsi mis en place, en dialogue avec la Congrégation, laquelle reçoit les ébauches en provenance des différentes zones du monde et les renvoie avec ses observations, qui portent principalement sur les aspects canoniques. Pour donner une idée sommaire de la situation, on peut retenir qu’environ la moitié des Conférences épiscopales ont mené à bien la révision de leur projet en fonction des observations reçues et qu’elles disposent donc d’un document qu’elles ont officiellement approuvé (même s’il est ad experimentum, c’est-à-dire à réviser à l’avenir) ; un quart a presque terminé l’accomplissement du travail, les observations ayant été reçues et la rédaction finale étant en cours ; un quart est au contraire encore en retard, pour différentes raisons, parmi lesquelles les contextes culturels divers et le peu de compétences disponibles.

Les documents épiscopaux : le modèle du Canada

Les différentes Conférences ont, par expérience, compris qu’il ne suffit pas de réagir et d’agir de manière juridiquement correcte devant les cas qui se présentent, mais qu’il faut élargir le discours à la compréhension des causes, des circonstances et de la dynamique des abus eux-mêmes et se projeter en avant vers leur prévention. Des documents ont donc été publiés qui, tout en intégrant comme noyaux les « Directives » demandées au sens strict, fournissent une orientation d’ensemble non seulement aux évêques, mais également à la communauté ecclésiale tout entière. Le document Protection des personnes mineures contre les abus sexuels, publié par les évêques canadiens en juin 2018[3] offre un exemple significatif.

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