PAUL VI ET LE CONCILE VATICAN II
Published Date:27 octobre 2021

La canonisation du bienheureux Paul VI, le Pape qui a su diriger et accompagner le Concile Vatican II avec sagesse, nous donne l’occasion de retracer, même de manière concise, quelques moments importants du Concile dont il fut le promoteur et l’infatigable « médiateur » en quête d’harmonie et de communion entre les pères conciliaires. L’auteur étudie les cas les plus significatifs, en particulier lors des troisième et quatrième sessions, où Paul VI intervint au cœur du Concile (tant à l’Assemblée générale que dans les Commissions) et les raisons qui motivaient son action. Ces interventions n’ont pas porté atteinte à la liberté du Concile, puisqu’il agissait toujours dans le respect de ses prérogatives et de ses pouvoirs.

La canonisation du bienheureux Paul VI, le pape qui a su conduire avec sagesse et accompagner jusqu’à sa conclusion le Concile Vatican II, convoqué quelques années plus tôt par Jean XXIII, nous donne l’occasion de reconsidérer, même de manière concise, quelques moments importants de l’événement conciliaire dont il fut visiblement le promoteur et l’infatigable « médiateur » en quête d’harmonie et de communion entre les pères conciliaires.

L’archevêque de Milan, Giovanni Battista Montini, fut élu pape le 21 juin 1963. Pour de nombreux experts du Vatican (et au-delà), son élection, bien que hautement prévisible, n’était pas évidente. Le Conclave qui l’a élu – après un jour et demi de votations – était composé d’un certain nombre de cardinaux « conservateurs », pour la plupart italiens et membres de la Curie, qui auraient préféré qu’on élise l’un de leurs propres candidats, comme le Card. Ildebrando Antoniutti, originaire de Frioul, ou le Card. Francesco Roberti qui venait des Marches[1]. Le conclave opta, cependant, pour un cardinal proconciliaire qui guiderait avec sagesse et prévoyance le Concile commencé par Jean XXIII. En substance, il voulait un homme modéré capable de maintenir l’unité des différents esprits participant aux assises conciliaires. Or, on reconnut rapidement en l’archevêque de Milan cet homme plus apte à le faire que le Card. Giacomo Lercaro qui était soutenu par l’aile plus « progressiste » du Conclave.

Pour les deux formations du Conclave et du Concile (en réalité non symétrique, car au Conclave les cardinaux « conservateurs » étaient, en fait, majoritaires), Montini était le candidat idéal : comme évêque résidentiel, il avait de l’expérience pastorale et, en même temps, c’était un prélat habile, avec une excellente connaissance des mécanismes de la Curie romaine. Lors de la première session du Concile, il était resté discret ; il intervint seulement une fois dans l’aula pour critiquer, d’un point de vue central, le schéma sur l’Église présenté par la Commission Doctrinale, qui était sous la présidence du Card. Alfredo Ottaviani[2]. Ses vues étaient proches de celles des « progressistes » – qui, à partir du vote exploratoire d’octobre 1963 concernant certains points essentiels du document De Ecclesia devint la « majoritaire conciliaire » – mais il était aussi sensible aux arguments doctrinaux des « conservateurs », connaissant bien leur mentalité et le contexte culturel depuis l’époque où il avait travaillé au sein du Secrétariat d’État (1937-1954).

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