Que peut faire l’Église face aux défis liés à l’environnement et à la pollution, au travail et à son exploitation ? Comme on le sait, le sujet de l’environnement a été ramené au centre des agendas politiques par la grève des étudiants du monde entier lancée par la suédoise Greta Thunberg, le 15 mars dernier. De nombreux jeunes ont envahi les places et les rues de 1 769 villes pour réaffirmer avec leurs slogans qu’il n’existe pas de « planète B » et que « notre avenir » est en jeu. En Italie seulement, il y eut 208 manifestations – la plus impressionnante à Milan –, au cours desquelles résonnaient les paroles péremptoires de Greta : « Cette manifestation a lieu aujourd’hui parce que les politiciens nous ont abandonnés ».
Après la Conférence de Kyoto sur le climat de 1997, beaucoup de réunions internationales ont été tenues et de nombreux traités ont été signés, mais en 22 ans, il y a eu peu de progrès : la hausse des températures provoque des changements climatiques de plus en plus perceptibles, tandis que des typhons, des inondations et des sécheresses dévastent des régions de plus en plus étendues de la planète. Selon le rapport des Nations Unies sur l’état de la planète, publié par le Global Environment Outlook (GEO), 25% des décès prématurés et des maladies dans le monde sont liés à la pollution causée par l’homme.
Dans ce scénario, le cri des jeunes ne peut être éludé. Même le pape, dans son encyclique Laudato si’ (LS), le répète : des actions concrètes sont nécessaires pour enrayer le réchauffement climatique. La préoccupation pour l’environnement et le développement humain intégral est au centre de l’action pastorale et sociale de l’Église. Nous devons devenir des experts du dialogue qui requiert patience, ascèse et générosité (cf. LS 201). Autrement, l’image de la baleine retrouvée morte récemment aux Philippines avec 40 kilos de plastique dans l’estomac ne sera que le début d’une galerie d’icônes de la pollution qui tue.
L’environnement, priorité de l’action pastorale et sociale de l’Église
Chaque territoire est appelé à gérer sa propre « Terra dei fuochi », composé de rivières polluées, de décharges à ciel ouvert, de puits de pétrole, de gestion des déchets toxiques, de nouvelles infrastructures à construire dans des environnements déjà compromis, etc.
La pastorale sociale et du travail peut-elle promouvoir une culture d’« écologie intégrale », en devenant capable de prendre en charge les conflits entre environnement et travail ? Est-ce que ce pourrait être un sujet social qui interpelle d’autres acteurs à partir de la vision spirituelle et anthropologique qui se dégage de Laudato si’ ? Comment ? Avec quels parcours culturels, sociaux et éthiques ? Toute action pastorale de l’Église a pour fondement « le service de la foi et la promotion de la justice ». Les Églises locales sont appelées à une action pastorale équilibrée, afin de ne pas s’enfermer dans le silence ou d’adopter des positions agressives. Sans la dimension de la foi, l’action deviendrait idéologique ; sans la construction de la justice, le témoignage chrétien serait limité à la gestion du culte.
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