MISSION EN AFRIQUE Entre universalisme et nationalisme
Last Updated Date : 22 avril 2024
Published Date:19 avril 2024

En 1622, le pape Grégoire XV créait la Propaganda Fide. Cette congrégation romaine avait la charge de soustraire la mission d’évangélisation des enjeux et des influences politiques comme c’était le cas avec le système du Padroado[1]. C’était aussi pour l’Église, une manière de reprendre en main la mission fondamentale d’évangélisation, qui s’affirme désormais comme universelle et supranationale. Cette mission doit donc être exercée sans distinction de nationalité. Ce caractère spécifique de la mission d’évangélisation rejoint correctement les normes internationales du XIXe siècle qui garantissaient l’indépendance des missions chrétiennes, entre autres. En effet, le droit international de l’époque demandait de protéger et de favoriser toutes les activités religieuses sans distinction de nationalité ni de culte[2]. Mais ce principe de l’universalité et de la supranationalité des missions pouvait-il tenir face au nationalisme et au réalisme politique des États européens ?

Notre but dans cet article est de montrer, d’une part, comment l’organisation des missions dans le contexte de la colonisation en Afrique avait été un cheval de Troie dans les indications du droit international, et, d’autre part, comment le vent du nationalisme et les hostilités entre des États européens, notamment l’Allemagne et la France, avaient modifié et déterminé la mission d’évangélisation dans les ex-colonies allemandes en Afrique (Togo, Cameroun) durant la première moitié du XXe siècle.

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