Soixante évêques en provenance de 20 pays — d’où le sous-titre de Méditerranée, frontière de paix[1] — se sont réunis du 19 au 23 février 2020, non par hasard, à Bari, ville qui avait déjà été en 2018 le théâtre d’une importante rencontre de prière œcuménique[2] qui avait vu se réunir autour du pape François les patriarches et les chefs des Églises du Moyen-Orient.
Le cardinal Gualtiero Bassetti, au nom de la Conférence épiscopale italienne et encouragé par le pape, a convoqué les patriarches et les évêques des pays qui bordent la Méditerranée pour lancer explicitement une réflexion, un discernement et une collaboration pastorale entre les Églises catholiques de cet espace du monde très particulier. La Méditerranée est en effet « peut-être le lieu d’interactions entre différentes sociétés le plus dynamique de la planète, jouant dans l’histoire de la civilisation humaine un rôle bien plus significatif que toute autre étendue de mer[3]. »
Nul doute que l’intention était également de poursuivre le processus que le pape François a appelé de ses vœux lors de l’importante réflexion théologique qu’il a offerte à Naples le 21 juin 2019 : « La Méditerranée est depuis toujours un lieu de transitions, d’échanges, et parfois aussi de conflits. Nous en connaissons tant. Aujourd’hui, ce lieu nous présente une série de questions, souvent dramatiques. Celles-ci peuvent se traduire dans certaines interrogations que nous nous sommes posées au cours de la rencontre interreligieuse d’Abou Dabi : comment prendre soin les uns des autres au sein de l’unique famille humaine ? Comment alimenter une coexistence tolérante et pacifique qui se traduise en fraternité authentique ? Comment faire prévaloir dans nos communautés l’accueil de l’autre et de celui qui est différent de nous parce qu’il appartient à une tradition religieuse et culturelle diverse de la nôtre ? Comment les religions peuvent-elles être des chemins de fraternité au lieu de murs de séparation ? Ces questions, ainsi que d’autres, exigent d’être interprétées à divers niveaux, et exigent un engagement généreux d’écoute, d’étude et de confrontation pour promouvoir des processus de libération, de paix, de fraternité et de justice. Nous devons nous en convaincre : il s’agit de lancer des processus, pas de définir des espaces, occuper des espaces… Lancer des processus »[4].
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