La Bible présente une vision universaliste de Dieu et du monde. La force de son universalisme en a fait le livre le plus traduit, le plus largement diffusé et le plus lu de tous les temps. Les principaux facteurs de cette diffusion sont la diaspora du judaïsme et les missions chrétiennes partout dans le monde. L’universalisme de la Bible se reflète dans l’expansion des Églises chrétiennes, dont il est le document fondateur. Aujourd’hui, il existe une communauté scientifique interreligieuse et œcuménique qui étudie et diffuse la Bible[1].
L’universalisme dans la Bible
« Au début, Dieu a créé le ciel et la terre », dit la Genèse, et la Bible commence par une note d’universalisme. Il est affirmé que toute l’humanité a un seul créateur, Dieu, et que, depuis le déluge, toute l’humanité est descendue de Noé et de sa famille : 70 nations, selon la table des peuples au premier chapitre de la Genèse. On ne pourrait surestimer les implications politiques de ce concept. Tandis que les Égyptiens, les Assyriens, les Babyloniens et les Perses soutenaient que les dieux protecteurs de la nation se battraient pour leurs empires respectifs, les théologiens du peuple juif ont nié l’existence de ces dieux. Au lieu de cela, le seul Dieu de l’univers a choisi Israël, le plus petit parmi tous les peuples, comme joyau de la couronne, le préférant à toutes les grandes nations (cf. Dt 7,6-8).
Par conséquent, Israël a une dignité particulière et, en même temps, une responsabilité sacerdotale envers tous les autres peuples (cf. Ex 19,5-6). Puisque ce Dieu unique est adoré avant tout dans le temple de Jérusalem, à la fin des temps tous les peuples s’y réuniront (cf. Is 2,2 ; 66,19-20). De nations nombreuses deviendront, à Jérusalem, le peuple de Dieu (cf. Zac 2,15 ; 8,23-24), lorsque le règne du Roi universel de la paix commencera (cf. Zac 9,9-10).
En plus de ces visions universalistes, l’Ancien Testament contient aussi des tendances particularistes. Le rôle spécial d’Israël est déjà évident dans les promesses faites à Abraham, qui sont transmises à son neveu Jacob-Israël (cf. Gn 12-50), tandis que les ancêtres d’autres peuples sont parfois vus sous un jour négatif (cf. Canaan en Gn 9,25 ; Moab en Gn 19,37 ; Edom en Gn 25,30). La promesse d’une terre à Israël semble être particulièrement problématique, car le mandat de détruire les habitants cananéens y est liée (voir, par exemple, Dt 7). Beaucoup de textes dirigés contre d’autres peuples peuvent être compris à partir de leur puissance impériale, sous laquelle les Israélites se trouvent contraints de souffrir (cf. les textes contre Babylone : Jér 50-51 ; Ps 137). La peur de l’étranger se manifeste dans les textes postexiliques, qui parlent de l’éloignement des épouses et des enfants d’autres groupes ethniques (voir Esd 10).
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