L’INVASION DE L’UKRAINE PAR LA RUSSIE
Last Updated Date : 23 mars 2022
Published Date:22 mars 2022

Poutine et l’Ukraine

Vladimir Poutine ne veut pas qu’on se souvienne de lui comme le président qui a perdu l’Ukraine, l’État le plus important de l’ancienne Union soviétique, considéré par les nationalistes russes comme la patrie originelle de la « nation russe », la « Rus de Kiev ». En 2014, « sans tirer une balle », il a envahi et annexé la péninsule de Crimée et son importante base navale sur la mer Noire, que Nikita Khrouchtchev avait donnée à l’Ukraine en février 1954. Pourtant, cette prétendue « réunification » n’a pas été reconnue par la communauté internationale[1]. Poutine fera tout son possible pour que l’Ukraine « ne passe pas du côté de l’Ouest », c’est-à-dire pour l’empêcher d’adhérer à l’OTAN, comme le souhaitent le gouvernement et beaucoup de citoyens ukrainiens, et comme l’ont déjà fait d’autres anciens États soviétiques.

La prétention de Poutine qui, en décembre 2021, l’a conduit à déployer une armée en tenue de combat aux frontières de l’Ukraine, menaçant ainsi la paix en Occident, repose sur un important précédent historique. Les Russes affirment que, lors de la chute du mur de Berlin en 1989, un accord non écrit a été conclu entre le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev et le président américain de l’époque, George Bush : en échange de la réunification de l’Allemagne et du retrait des forces armées de Moscou de ce territoire, l’OTAN ne s’étendrait jamais aux pays du Pacte de Varsovie, et encore moins aux anciennes républiques soviétiques. L’existence de cet accord n’a jamais été officiellement reconnue par les États-Unis.

Selon Maxim Samorukov, journaliste au Moscow Times, la Russie n’avait pas l’intention « d’assumer la tâche ingrate d’occuper l’Ukraine, mais plutôt de convaincre l’Occident qu’elle était prête à entrer en guerre afin de modifier un statu quo qu’elle juge inacceptable ». Cette préoccupation n’est certes pas nouvelle, mais aujourd’hui, dans un contexte international modifié, elle ne veut pas que le pays voisin « se transforme en tête de pont américaine à la frontière russe[2] ».

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[1] Cf. I. Bremmer, « Russia’s uncertain game on the Ukrainian border », Time, 26 novembre 2021.

[2] M. Samorukov, « Il messaggio del Cremlino », Internazionale, 10 décembre 2021.

[3] Le deuxième contact entre Poutine et Biden a eu lieu par téléphone le 17 février et s’est soldé par une impasse. Chaque partie a confirmé ses positions initiales, tout en réitérant la nécessité de poursuivre les négociations.

[4] A. Zafesova, « Ucraina, Putin agli Usa : il mio piano di pace », La Stampa, 18 décembre 2021.

[5] Ibid.

[6] F. Rampini, « L’alternativa un compromesso possibile », Corriere della Sera, 14 février 2022.

[7] Ibid. Selon le politologue Lucio Caracciolo, l’objectif de Moscou, en déployant initialement ses troupes à la frontière ukrainienne, était de rétablir le plus d’espace possible entre lui et l’ennemi et de faire de l’Ukraine un État tampon permanent, à garder sous contrôle si possible, déstabilisé et fondamentalement désarmé. Il ne s’agissait donc pas seulement d’empêcher l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN mais aussi d’empêcher les Occidentaux d’approvisionner les forces armées ukrainiennes en armes et en fonds.

[8] A. Simoni, « Biden tentato dal negoziato a due col Cremlino, l’Ue rischia di rimanere ai margini », La Stampa, 18 décembre 2021. M. Biden a plusieurs fois souligné qu’il ne peut y avoir de solution ou de dialogue sans la participation des partenaires européens et de l’OTAN. Il répondit ainsi à la tentative, ou à la prétention, de Poutine de traiter la question ukrainienne entre les deux puissances, à l’exclusion des « vassaux » européens.

[9] Cf. G. Sarcina, « Ma Biden tiene alto il livello d’allarme : spostata l’ambasciata dalla capitale ucraina », Corriere della Sera, 15 février 2022.

[10] C. Luther, « Una partita di poker senza vincitori », Internazionale, 10 décembre 2022, 21.

[11] T. Mastrobuoni, « L’ultima mediazione per l’Ucraina : Scholz prova a evitare l’attacco russo », la Repubblica, 14 février 2022.

[12] Cf. A. Simoni, art. cit. Les États-Unis ont souligné à plusieurs reprises qu’ils n’interviendraient pas en Ukraine par la force : en effet, c’est une chose de s’engager auprès des puissances de l’OTAN, où, selon l’article 5 de l’accord, les États individuels sont tenus d’intervenir en cas d’agression contre un pays membre ; c’en est une autre lorsque la menace concerne un pays qui n’est pas membre de la coalition défensive. Dans ce cas, la réponse ne serait pas militaire, mais concernerait uniquement des sanctions économiques et financières.

[13] Id., « » Mosca è pronta a invadere subito ». Ucraina, Biden avverte gli alleati », Corriere della Sera, 12 février 2022.

[14] Cf. F. Vincent, « Les Ukrainiens gagnés par un sentiment d’abandon », Le Monde, 15 février 2022.

[15] Cf. Ph. Ricard – J.-P. Stroobants – N. Ruisseau, « Face à Moscou, les Occidentaux en alerte », Le Monde, 15 février 2022.

[16] Cf. « Mr Putin will see you now », The Economist, 8 janvier 2022, 7.

[17] Cf. « Keep calm and carry on », The Economist, 14 janvier 2022, 17.

[18] I. Krastev, « Il vero obiettivo russo non è la guerra », Internazionale, 11 février 2022, 34.

[19] Cf. F. Semprini, « Tenaglia russa », La Stampa, 12 janvier 2022.

[20] En Libye, il semble que la longue main de Poutine soit derrière l’échec des élections générales qui étaient prévues pour décembre 2021, puis reportées à plusieurs reprises. En réalité, le maintien du statu quo permet aux mercenaires de Wagner de poursuivre leur pénétration dans le sud du pays. Cf. ibid.

[21] Cf. L. Caracciolo, « Separare Mosca da Pechino. Il vero obiettivo della Casa Bianca », La Stampa, 9 décembre 2021.

[22] Cf. M. Basile, « Se cediamo su Kiev, cadrà anche Taiwan », la Repubblica, 15 février 2022.

[23] Lors des négociations, Poutine a réaffirmé ses positions point par point, quoique sur un ton plus modéré : « Nous n’accepterons jamais – a-t-il répété au chancelier Scholz – l’élargissement de l’OTAN à nos frontières ». Cf. T. Mastrobuoni, « « Dialogo con l’Occidente ». La schiarita Putin-Scholz. Biden : pronto a intese scritte », la Repubblica, 16 février 2022.

[24] P. Valentino, « Scholz e Putin : l’ora di trattare. Dai russi primo ritiro parziale », Corriere della Sera, 16 février 2022.

[25] Le point de rupture, comme prévu, se situe dans le Donbass, où les séparatistes ont violé à plusieurs reprises le cessez-le-feu prévu par le traité de Minsk 2 en utilisant toutes sortes d’artillerie lourde. Cf. N. Ruisseau – F. Vincent, « Au Donbass, le scénario du pire », Le Monde, 20-21 février 2022. Deux soldats de Kiev ont été tués dans l’affrontement, et même le ministre ukrainien de l’Intérieur, qui visitait la zone contestée, a été « frôlé » par des tirs d’artillerie. Les jours précédents, Poutine et Loukachenko, le président biélorusse, avaient présidé, depuis leurs postes, des exercices militaires (conjoints) avec des missiles balistiques. Un nombre important de soldats russes (apparemment 30 000) étaient positionnés en Biélorussie.

[26] F. Dragosei, « Le parole di Putin che cancellano l’Ucraina », Corriere della Sera, 22 février 2022. Id., « Putin riconosce il Donbass e ordina l’invio delle truppe » (ibid).

[27] Cf. G. Agliastro, « Putin. Le mani sul Donbass », La Stampa, 22 février 2022 ; E. Grynszpan, « Dans le Donbass, avec l’armée ukrainienne », Le Monde, 24 février 2022.

[28] Cf. P. Brera, « Putin riconosce il Donbass. Nella notte le sue truppe entrano in territorio ucraino », la Repubblica, 22 février 2022.

[29] Ibid.

[30] Cf. B. Vitkine – F. Vincent, « L’armée russe lance une attaque contre l’Ukraine », Le Monde, 25 février 2022. La première explosion à Kiev a eu lieu à 5h05 du matin. Cf. R. Ourdan, « Guerre en Ukraine : 5h 05, les premières explosions retentissent à Kiev » (ibid).

[31] R. Castelletti, « L’annuncio di Putin in Tv : « E guai a chi ci attacca, pagherà le conseguenze »», la Repubblica, 25 février 2022. L’annonce avait déjà été enregistrée le 21 février. D’une certaine manière, il s’agissait du deuxième acte du discours devenu viral quelques jours plus tôt, « lorsqu’une longue digression historique sur l’Ukraine comme création artificielle de Lénine […] avait précédé la reconnaissance de l’indépendance des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk » (ibid).

[32] Cf. G. Olimpio – G. Sarcina, « La resistenza ucraina : sfida impari. Migliaia di militari Nato sul fronte Est », Corriere della Sera, 25 février 2022. Cette attaque a touché la plupart des cibles stratégiques de l’Ukraine : centres de commandement, installations logistiques, radars et batteries antiaériennes, mais aussi des ponts, des routes et des nœuds ferroviaires.

[33] G. Di Feo, « Una triplice tenaglia di tank ed elicotteri travolge la resistenza », la Repubblica, 25 février 2022.

[34] G. Olimpio – G. Sarcina, art. cit.

[35] M. Gaggi, « E Biden promette al leader russo : diventerai il paria del mondo », Corriere della Sera, 25 février 2022.

[36] Dans ce cas, les renseignements ont bien fonctionné, mais la décision de rendre publics les plans secrets de Poutine au jour le jour n’a pas réussi à dissuader l’adversaire d’envahir l’Ukraine.

[37] Cf. P. Mastrolilli, « Aggressione decisa da tempo. Biden rafforza le sanzioni Usa », la Repubblica, 25 février 2022.

[38] G. Sarcina, « O le sanzioni o la terza guerra mondiale », Corriere della Sera, 27 février 2022.

[39] I. Butacchi, « Swift, nella Ue avanza l’idea di un blocco mirato », Il Sole 24 Ore, 27 février 2022.

[40] C. Tito, « Ue e Usa, sanzioni personali a Putin. Mosca : « Vicini al punto di rottura »», Corriere della Sera, 26 février 2022.

[41] Cf. F. Vincent – B. Vitkine, « La résistance ukrainienne à l’épreuve des avencées russes », Le Monde, 26 février 2022.

[42] Selon des sources russes citées par Bloomberg, il semble que l’état-major russe avait prévu une période d’intervention de deux à trois semaines et non de quelques jours, comme le croit la presse occidentale. De plus, il est dit que les villes n’ont pas été prises, car il n’y avait aucune intention de les occuper, mais seulement de frapper les structures de défense militaire. Il serait important que l’armée garde les carrefours stratégiques. Mais ce récit peut faire partie de la propagande de désinformation de Poutine. Cf. A. Marinelli – G. Olimpio, « I sabotatori di Putin infiltrati entro le linee », Corriere della Sera, 28 février 2022.

[43] Cf. « Entre raids aériens et attaque terrestre, Kiev en étau », Le Monde, 26 février 2022.

[44] G. Di Feo, « Il fattore tempo e l’assedio che deciderà le sorti della guerra », la Repubblica, 26 février 2022.

[45] Ibid.

[46] Cf. P. Valentino, « Cambio di regime e mire moldave. Fino a che punto può arrivare lo zar », Corriere della Sera, 26 février 2022. Apparemment, le Pentagone avait prévu d’emmener le président ukrainien et les membres de son gouvernement (avec leurs familles) et de les transférer dans la ville de Lviv, où beaucoup de représentations diplomatiques ont trouvé « refuge ». M. Zelensky a toutefois fait savoir qu’il n’avait pas l’intention de quitter Kiev. Poutine, pour l’instant, n’a pas l’intention de négocier avec Zelensky, qu’il qualifie de toxicomane, tout en lançant un appel aux militaires pro-russes, les exhortant à prendre le pouvoir : de cette façon, a-t-il dit, « il sera plus facile de négocier entre vous et moi ». Cf. R. Castelletti, « L’obiettivo del Cremlino è insediare in Ucraina in governo fantoccio », la Repubblica, 26 février 2022.

[47] R. Ourdan, « La bataille de Kiev a commencé », Le Monde, 27 février 2022.

[48] Cf. E. Franceschini, « L’Ucraina resiste. Putin bombarda. L’Ue : aiuti militari », la Repubblica, 27 février 2022.

[49] Il existe une différence fondamentale entre la décision des gouvernements individuels d’envoyer des armes et la mise en œuvre de ces mesures ; il n’est ni facile ni sans risque de livrer du matériel de guerre à un pays en guerre. Il s’agit de décisions prises par des États individuels et non par l’OTAN en tant que telle, et il n’y a donc pas de transport aérien pour livrer des armes. Souvent, la valeur de ces décisions n’est que politique. Poutine a déclaré que ceux qui fournissent des armes sont considérés comme des cobelligérants. Il a récemment déclaré que toute tentative de créer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine serait considérée comme une implication directe dans le conflit. Cf. G. Pelosi, « Ucraina : ecco le armi dell’Occidente. Ma la Nato : « Nessun ponte aereo per consegnarle »», Il Sole 24 Ore, 4 mars 2022.

[50] Ibid. Cf. R. Castelletti, art. cit.

[51] G. Di Feo, art. cit. Parallèlement aux combats pour le siège de la capitale, la nuit du 25 février a été marquée par la « bataille des deux mers » : en mer d’Azov, un débarquement amphibie a eu lieu pour prendre la ville portuaire de Marioupol, dernier obstacle séparant le Donbass de la Crimée ; en mer Noire, l’objectif était d’isoler de la mer la ville d’Odessa, bombardée à plusieurs reprises par des navires russes depuis le début des opérations. Cf. ibid.

[52] A. Marinelli – G. Olimpio, « I tempi dell’avanzata », Corriere della Sera, 27 février 2022.

[53] V. Nigro, « Putin scalda le armi nucleari. La Nato : « Passo inaccettabile »», la Repubblica, 28 février 2022.

[54] Ibid.

[55] Cf. G. Di Feo, « Ora la resistenza Ucraina mette a rischio l’attacco in stile sovietico », la Repubblica, 28 février 2022. Depuis le début de la guerre, les pertes ukrainiennes, selon le gouvernement, seraient d’environ 2 000, tandis que le nombre de soldats russes tués au combat est estimé à plus de 4 000.

[56] F. Battistini, « I colloqui Mosca-Kiev non fermeranno le armi », Corriere della Sera, 1er mars 2022.

[57] Ibid.

[58] F. Tonacci, « Razzi sui civili. La strage. E le bombe devastano i palazzo del Governo », la Repubblica, 2 mars 2022.

[59] Cf. N. Gould-Davies, « Tutti gli errori strategici della Russia », in Internazionale, 4 mars 2022, 29.

[60] Cf. C. Zunino, « Russi e ucraini tornano a parlarsi : sul tavolo anche il cessate il fuoco », la Repubblica, 3 mars 2022.

[61] G. Di Feo, « L’offensiva lampo non è riuscita e il Cremlino conta i suoi morti », la Repubblica, 3 mars 2022 ; A. Camilli, « La guerra arriva in Europa », Internazionale, 4 mars 2022, 17.

[62] « Poutine a opposé la Russie au reste du monde : selon lui, les étrangers ont pris l’Ukraine en otage. En vérité, ce sont les Russes qui sont les otages de Poutine » (A. Kolesnikov, « Ostaggi del Cremlino », Internazionale, 4 mars 2022, 35).

[63] R. Castelletti – A. Ginori, « Mosca concede a Zelensky corridoi umanitari. Ma l’offensiva prosegue », la Repubblica, 4 mars 2022.

[64] M. Imarisio, « Putin : « Distruggeremo l’anti-Russia ». Zelenski : « Parliamo da soli noi due »», Corriere della Sera, 4 mars 2022. Zelensky a proposé une rencontre avec Poutine. La proposition est tombée dans l’oreille d’un sourd. Cf. ibid.

[65] En fait, on ne sait pas si le plan de Moscou consiste à pénétrer dans le tissu urbain en direction des palais du pouvoir, en utilisant des forces spéciales, ou à encercler la ville de différents côtés, où une colonne de soldats de 60 km attend les ordres. L’intention est probablement de convaincre le président ukrainien de se rendre afin d’éviter un massacre. Cf. F. Tonacci, « Gli orchi sono ovunque. La battaglia decisiva nella periferia di Kiev », la Repubblica, 6 mars 2022.

[66] Le 5 mars, le Premier ministre israélien Naftali Bennett s’est rendu à Moscou. Il est le premier chef de gouvernement à rencontrer Poutine depuis le début du conflit. Les États-Unis ont été informés de la réunion à l’avance. Cela pourrait être le premier signe du début de négociations plus larges. Cf. D. Frattini, « Bennett a Mosca e il caso del nucleare iraniano », Corriere della Sera, 5 mars 2022.

[67] Cf. F. Mannocchi, « Ucraina, corridoi di morte », La Stampa, 8 mars 2022 ; A. Grynszpan, « Pour prendre Marioupol, ils ont tenté d’utiliser les corridors », Le Monde, 8 mars 2022.

[68] C. Zunino ; « » Bombe sui corridoi umanitari ». I profughi dall’Ucraina sono già due milioni », la Repubblica, 9 mars 2022 ; Ph. Ricard – M. Zerrouky, « Les couloirs humanitaires armé de Moscou », Le Monde, 9 mars 2022.

[69] G. Di Feo, « Città sotto le bombe : a Marioupol lo scontro decisivo di Putin », la Repubblica, 11 mars 2022.

[70] Cf. A. Nicastro, « Marioupol, un sibilo e poi l’esplosione : l’orrore arriva dal cielo », Corriere della Sera, 9 mars 2022.

[71] Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, l’arrêt des opérations militaires par Moscou serait politiquement conditionné par le renoncement de Kiev à son adhésion à l’OTAN et à l’UE, et territorialement conditionné par la reconnaissance des deux républiques séparatistes du Donbass comme « États souverains et indépendants » et de l’annexion de la Crimée. Le président Zelensky a immédiatement répondu : « Nous sommes prêts à trouver une solution diplomatique et à discuter de la neutralité, mais l’Ukraine n’est pas disposée à céder un pouce de son territoire », y compris la Crimée. Cf. P. Valentino, « L’Ucraina aperta alla neutralità. « Ma non cederemo territori »», Corriere della Sera, 10 mars 2022.

[72] C. Zunino, « Russia-Ucraina, Zelensky apre : « Discutiamo in futuro delle zone occupate ». Il silenzio di Mosca », la Repubblica, 9 mars 2022.

[73] Cf. F. Sforza, « L’offerta di Zelensky ai russi : « Compromesso sul Donbass ». E la Cina spinge per l’intesa », La Stampa, 9 mars 2022.

[74] « Il cardinale Parolin telefona a Lavrov : « Si fermino i combattimenti »», Oss. Rom., 8 mars 2022.

[75] A. Tornielli, « Parolin : basta con lo scempio della guerra, non è mai troppo tardi per trovare un accordo », in Vatican News, 12 mars 2022.

[76] B. Bennett, « Why President Biden Banned Russian Oil », Time (www.time.com/6155823/biden-ban-russian-oil), 8 mars 2022.

[77] Cf. A. Pécout, « Guerre en Ukraine : comment l’Europe peut réduire son ultradépendance au gaz de la Russie », Le Monde, 8 mars 2022.

[78] Peu après, l’UE a décidé d’étendre ses sanctions contre la Russie et la Biélorussie (accusée de « complicité » dans les événements de la guerre), notamment en « déconnectant » trois banques biélorusses du système international Swift. En outre, de nouvelles sanctions ont été adoptées contre le secteur maritime et les crypto-monnaies, et 160 autres dirigeants et oligarques russes ont été ajoutés à la liste noire.

[79] Cf. P. Valentino, « Lavrov nega l’invasione. Fallisce il vertice in Turchia », Corriere della Sera, 11 mars 2022 ; M. Jégo, « En Turquie, face-à-face glacial et stérile entre Lavrov et Kuleba », Le Monde, 12 mars 2022.

[80] Selon le magazine Foreign Affairs, l’absence de planification politique pour l’après-guerre, comparable à l’échec américain en Irak, contribuera à rendre cette guerre impossible à gagner, même si Poutine, pour différentes raisons et pour sauver la face auprès des Russes, ne peut pas se permettre de la perdre. Cf. L. Fix – M. Kimmage, « Cosa succede se la Russia perde », Internazionale, 11 mars 2022, 38.

[81] Cf. A. Marinelli – G. Olimpio, « I segnali e l’incubo di una nuova fase : armi chimiche e missili termobarici », Corriere della Sera, 11 mars 2022.

[82] Le Pentagone estime que la Russie a perdu entre 2 000 et 4 000 soldats depuis le début de l’invasion. Selon Moscou, ils seraient 498. Cf. G. De Feo, « Le bare dei soldati che spaventano il Cremlino », la Repubblica, 12 mars 2022.

[83] Selon le ministère ukrainien des Affaires étrangères, le nombre de morts civils à Marioupol s’élève à ce jour à 1 852. Cf. G. Visetti, « Marioupol. Niente più acqua e cibo. Braccati sotto terra aspettano l’ecatombe », la Repubblica, 12 mars 2022.

[84] Cf. A. Camilli, « I civili nel mirino », Internazionale, 11 mars 2022, 28.

[85] Récemment, le magazine The Economist a comparé Poutine à Staline : « Poutine a ordonné l’invasion de l’Ukraine, rêvant de restaurer la gloire de l’empire russe. Il a fini par réintroduire la terreur de Staline » (The Economist, 12 mars 2022).

[86] Cf. R. Sorrentino, « Mosca avverte i Paesi occidentali : i convogli di armi un obiettivo », Il Sole 24 Ore, 12 mars 2022.

[87] Les mesures convenues par les États-Unis, le Canada et l’Europe dans le cadre du G7, qui s’est réuni après le Conseil européen de Versailles, entreront en vigueur immédiatement. Les importations de vodka, de caviar, de fer et d’acier seront arrêtées. En outre, Moscou sera banni des principaux organismes financiers et commerciaux internationaux : Cf. C. Tito, « Le sanzioni : Usa e Ue, nuova stretta. Stop a vodka e caviale. Russia via da Wto e Fmi », la Repubblica, 12 mars 2022.

[88] Cf. G. Panella, « Offensiva totale », La Stampa, 12 mars 2022 ; H. Sallon, « En Syrie, Moscou reclute des mercenaires pour épauler son armée », Le Monde, 12 mars 2022. Ces derniers jours, l’ami de Poutine, Sergei Shoigu, le ministre russe de la défense, a coopté 16 000 vétérans syriens. Il semble que beaucoup d’entre eux soient déjà en Russie.

[89] A. Joly, « Capitale stretta nella morsa », La Stampa, 12 mars 2022.

[90] Cf. M. Dassù, « Con Putin ai supplementari », la Repubblica, 24 février, 2022 ; M. Popp, « L’Europa si è svegliata », Internazionale, 4 mars 2022, 45.

[91] B. Guetta, « Tutti gli errori di Putin », la Repubblica, 26 janvier 2022.

[92] M. Gaggi, « Paul Kennedy. L’errore di Putin », Corriere della Sera, 27 février 2022. C’est également l’avis de l’ancien secrétaire à la défense Leon Panetta : « Le bras de fer entre la Russie et les États-Unis a produit l’exact opposé de ce que Poutine voulait, à savoir affaiblir non seulement les États-Unis mais aussi l’OTAN. Ses actions ont au contraire renforcé l’Alliance » (M. Cavalieri, « Panetta. Il leader vuole abbattere la democrazia. La Nato deve difenderla », la Repubblica, 26 février 2022).

[93] Cf. François, Angelus, 20, 27 février et 6 mars 2022. Le 25 février, le Pape a rendu visite à l’ambassadeur de Russie près le Saint-Siège, Alexandre Avdeev, pour lui faire part de sa préoccupation concernant la guerre en Ukraine. Une telle visite n’avait jamais eu lieu auparavant. Cf. G. G. Vecchi, « Il papa a sorpresa dall’ambasciatore russo », Corriere della Sera, 26 février 2022.

[94] François, Angélus, 13 mars 2022.

[95] M. Serafini, « Missili sulla base militare. Colpiti gli addestratori », Corriere della Sera, 14 mars 2022.