L’INFLUENCE DE LA RUSSIE EN AFRIQUE
Published Date:27 mai 2022
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Le 2 mars 2022, l’Assemblée générale de l’ONU propose une résolution qui exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine. 141 pays approuvent la résolution, alors que 5 s’y opposent et 35 s’abstiennent dont 25 pays africains. En effet, lors du vote de la résolution, l’Ethiopie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Burkina Faso, le Togo, le Cameroun, l’Eswatini et le Maroc, ont décidé de ne pas prendre part au vote. Pour leur part, l’Algérie, l’Ouganda, le Burundi, la République centrafricaine, le Mali, le Sénégal, la Guinée équatoriale, la République du Congo (Congo-Brazzaville), le Soudan, le Soudan du Sud, Madagascar, le Mozambique, l’Angola, la Namibie, le Zimbabwe et l’Afrique du Sud, se sont carrément abstenus de voter. L’Érythrée a été l’unique pays africain à avoir voté contre cette résolution.

Pour comprendre la position de ces pays sur le conflit russo-ukraine, il est nécessaire de connaitre les liens que  la Russie a établi, au cours des dernières années, avec beaucoup de pays africains à travers une série d’accords commerciaux et de sécurité . Mais la présence russe en Afrique date de plusieurs années, même si c’était dans une faible proportion.

 

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Aspects économico-commerciaux et renforcement diplomatique

Un des exemples de relation multiforme de la Russie avec l’Afrique est la présence en Algérie, en 1962, de l’URSS qui a noué de fortes relations avec les élites algériennes. Ce partenariat s’est poursuivi avec la Russie après 1991[1].

Il serait utile de rappeler que l’Union soviétique avait investi en Algérie, Libye, Angola, Namibie, Guinée, d’importantes ressources entre la fin des années 1950 et la Perestroïka. Cependant, ce n’est qu’en 2001 que l’on observe le premier signe d’un intérêt tangible de la Russie postsoviétique pour l’Afrique.[2] Et si par exemple l’Algérie est parmi les pays africains qui se sont abstenus lors de la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU sur l’invasion de Russie en Ukraine, c’est à la suite des liens qui la lie à la Russie. En visitant l’Algérie en mars 2006, Vladimir Poutine avait proposé d’effacer la dette d’environ 4,7 milliards de dollars de ce pays envers la Russie. Les années qui suivirent ont vu la Russie et l’Algérie signer des accords, comme notamment l’accord gazier conclu entre Gazprom et Sonatrach.

Dans cette lancée, lors de sa présidence, de 2008 à 2012, le président russe Dmitri Medvedev avait effectué une longue tournée en Afrique, le conduisant notamment en Namibie et en Angola, dans le cadre de la continuité de la politique de Poutine. C’est en effet le début d’institutionnalisation de la politique africaine de la Russie, avec la nomination, en mars 2011, d’un représentant spécial pour la coopération avec l’Afrique, Mikhail Margelov.

Quand Vladimir Poutine redevient président en mai 2012, la Russie relance ses relations avec l’Afrique pour élargir ses intérêts. En mars 2016, le roi du Maroc Mohammed VI se rend au Kremlin où il est reçu par Vladimir Poutine, quatorze ans après une première visite à Moscou et cinquante ans après celle de son père Hassan II en URSS. La rencontre tourne autour du développement des coopérations économiques, et porte également des sujets politiques importants et sensibles. Au fil des années, le volume des échanges bilatéraux entre la Russie et le Maroc, a atteint en 2018, 1,47 milliard de dollars[3].

La Russie s’intéresse également aux diamants africains. D’où l’accord que sa compagnie nationale d’extraction de diamants, Alrosa, a signé avec l’Angola en 2017 et, plus tard, au Zimbabwe. Avec le Mozambique, la société russe Rosneft a obtenu deux concessions d’exploitation de gaz off-shore au Mozambique[4].

Concernant l’Afrique du Sud, ce pays a des liens historiques avec la Russie, du point de vue commercial et politique. En septembre 2006, Vladimir Poutine visite l’Afrique du Sud. À cette occasion, deux grands groupes métallurgique et minier, Evraz et Renova avaient effectué d’importants investissements en achetant la société Highveld Steel and Vanadium et en prenant 49 % dans la coentreprise United Manganese of Kalahari.

Avec la Libye, la Russie a conclu un accord sur la participation des chemins de fer russes (RZD) à la construction d’une ligne entre Syrte et Benghazi. En Guinée, la société russe Rusal, le premier producteur mondial d’aluminium, s’y implante. La Tanzanie, et l’Angola, allongent la liste des pays d’expansion russe en Afrique dans les affaires : ARMZ, filiale de Rosatom, la société publique du nucléaire, acquiert, en 2010, un gisement d’uranium en Tanzanie.

Plusieurs pays africains sont alors dans la liste de partenaires commerciaux : Algérie, Libye, Cameroun, Ghana, Côte d’Ivoire, Égypte, Mozambique, Angola, Zambie, Soudan, Rwanda, Zimbabwe, Madagascar, Congo (Brazzaville), Mali, Centrafrique, Tanzanie, Afrique du Sud, Ouganda, Tchad, etc. Les investissements russes en Afrique, spécialement en ce qui concerne les échanges commerciaux, deviennent importants et atteignent, en 2018, 20 milliards de dollars.

Dans sa stratégie de « conquérir » l’Afrique, et pour marquer de manière visible et directe sa présence en Afrique, la Russie, à l’exemple notamment de la France, tient les 23 et 24 octobre 2019, son premier sommet Russie-Afrique à Sotchi[5].

 

Accords de sécurité et de renseignement

L’un des domaines d’intervention russe en Afrique concerne les exportations d’armes. Ses ventes d’armes en Afrique sont de plus en plus importantes. Certaines statistiques indiquent que la Russie est devenue le plus grand fournisseur d’armes à l’Afrique et représente la moitié du marché d’armes de la région africaine, plus du double de celui de la Chine et des États-Unis[6].

L’Algérie tient la tête de liste des plus gros clients sur le continent africain. En effet, déjà en 2006, en contrepartie de l’effacement de la dette que ce pays à la Russie, elle devait signer des contrats d’armements pour une somme supérieure à 6,3 milliards de dollars[7].

L’autre pays client important en matière d’armes russes, c’est l’Égypte[8]. En 2013, après le coup d’État militaire du maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, la Russie vend des armes et renforce la coopération militaire. Ainsi, entre 2013 et 2017, l’armée égyptienne acquiert quarante-six avions de combat Mig-29M, des systèmes antiaériens Buk-M1-2 et S-300VM, ainsi que quarante-six appareils d’attaque Ka-52. Dans le même registre, la Russie est partenaire du Nigeria dans la lutte contre le groupe djihadiste Boko Haram, avec la formation des militaires nigérians. Avec la Libye, après avoir épongé la dette de 4,6 milliards de dollars, ce pays s’engage à acheter d’équipements militaires d’une valeur de 3 milliards de dollars.

Depuis 2014, l’aspect sécuritaire de la politique de la Russie en Afrique est prépondérant. La Russie de Poutine a signé, au cours des cinq dernières années, des accords avec une vingtaine de pays. Les plus récents accords sont ceux avec le Mali (juin 2019), le Congo (mai 2019) et Madagascar (octobre 2018). Ces accords prévoient généralement la formation d’officiers à Moscou, la livraison de matériels militaires neufs ou la maintenance d’équipements déjà en dotation, des exercices militaires communs, la lutte contre le terrorisme et la piraterie maritime[9].

En ce qui concerne l’Afrique du Sud, ce pays a développé avec la Russie les relations diplomatiques dans le cadre bilatéral et celui des BRICS[10]. Et à partir de 2009, avec l’arrivée de Jacob Zuma au pouvoir, la Russie fera une percée en Afrique du Sud car Zuma était un ancien responsable des renseignements de l’African National Congress, ANC, et a eu à ce titre des contacts étroits avec le service de renseignement russe, KGB, durant les années de lutte contre l’apartheid.

S’il y a un aspect de coopération entre la Russie et l’Afrique, c’est en effet celui du service des renseignements. Ses services des renseignements échangent avec leurs collègues africains. Il se tient dans ce cadre des conférences dont une s’est tenue en mai 2019, dans l’ouest de la Russie, avec la participation des représentants des services des renseignements de la Namibie, du Burundi, de Tunisie, d’Ouganda, d’Égypte et du Congo-Brazzaville[11].  Il faudrait remarquer que depuis 2014 et la crise des relations entre Moscou et l’Occident, la Russie a renforcé sa présence en Afrique d’une autre manière, en déployant de compagnies militaires privées, en instaurant ou réinstaurant des coopérations entre services de renseignements locaux et ceux de la Russie.

 

À propos du Groupe Wagner [12]

Le groupe Wagner, également connu sous le nom de PMC Wagner, ChVK Wagner, ou CHVK Vagner, est actif en Afrique dans plusieurs pays, même si les gouvernements locaux nient sa présence. L’initiateur de ce groupe, Dmitri Outkine, est un ancien officier de la direction générale des renseignements (GRU) de l’État-Major des Forces armées de la fédération de Russie. Cependant, certains documents soutiennent que c’est le milliardaire de Saint-Pétersbourg, Evgueni Prigojine, qui est à la tête de Wagner[13].

Le groupe Wagner est présent de diverses manières et sous diverses formes dans au moins la moitié des pays africains[14]. La présence de ce groupe a été signalée en Lybie, au Soudan, au Mozambique, en République Centrafricaine. Le groupe Warner serait aussi déployé au Mali mais le gouvernement sous l’égide des militaires dément cette présence.

Il sied de reconnaître que les pays africains ont souvent eu recours aux sociétés militaires privées (SMP). Jade Andrzejewski et Albane Violleau, co-rédactrices du dossier sur les sociétés militaires privées et membres de la direction de l’Observatoire des étudiants des relations internationales indiquent à ce propos les pays qui font ou qui ont fait recours aux sociétés militaires privées : « Il y a l’Angola et la Sierra Leone dans les années 90. Et après actuellement des pays qui font appel, à cette fameuse société russe (Wagner). On a les noms a priori des pays du G5 Sahel, et puis en plus, on va trouver la Guinée, la Guinée-Bissau qui vont se rajouter à ces pays, qui vont se rajouter au Mali, à la Mauritanie, au Niger par exemple. On va trouver aussi le Soudan »[15].

 

Soubassement de la relation Afrique-Russie

Pour appréhender le niveau de la présence ou de l’influence de la Russie en Afrique, au-delà de relation commerciale et sécuritaire, il faudrait le lier avec l’histoire de la décolonisation et la lutte contre l’apartheid[16]. Dans les méandres de l’histoire politique, on sait que c’est vers les années 1950, après l’effondrement des empires français et britannique, que le continent africain devient un enjeu pour la Russie, même si l’Afrique était dans les pensées de Lénine dès les années 1920. Lors de la crise du canal de Suez en octobre 1956, l’Union soviétique avait apporté un soutien économique et militaire à l’Égypte dirigé à l’époque dirigé par Gamal Abdel Nasser. Pendant ce temps, l’URSS noue des liens, pour une aide militaire, avec le Front de libération nationale (FLN) d’Algérie, avec les combattants antiapartheid du Congrès national africain (ANC) de Nelson Mandela qu’elle accueille en Crimée, mais aussi avec l’Union du peuple africain du Zimbabwe (ZAPU) ou encore le Front de libération du Mozambique (Frelimo).

Par ailleurs, l’URSS accentue une politique d’influence en ouvrant notamment, en 1961, à Moscou, l’Université russe de l’amitié des peuples Patrice-Lumumba[17]. Cette université a accueilli pendant plusieurs années des milliers d’étudiants venus d’Afrique mais aussi d’Asie et d’Amérique latine.

Vers les années 1960, alors que plusieurs pays africains accèdent à l’indépendance, Moscou y envoie des diplomates. Avec la période de la guerre froide Est-Ouest, l’URSS s’engage de manière forte en Angola, avec au moins dix mille militaires à partir de 1975. Ce sont ces militaires qui ont joué un rôle important, avec à leur côté des troupes cubaines, en 1988, dans la bataille de Cuito Cuanavale, bataille qui a conduit à l’indépendance de la Namibie.

Après l’effondrement de l’URSS, la Russie se retire sensiblement, en 1992, de l’Afrique, faute surtout de financement : neuf ambassades, quatre consulats et treize centres culturels sont alors fermés. Il faudrait attendre 2001 pour voir un nouvel intérêt accru de la Russie vers l’Afrique.

 

Et puis ?

Au bout du compte, la Russie a essayé, au long des années, d’améliorer la manière de voir son rôle et son influence en Afrique, sans pourtant convaincre. Comme, on l’a remarqué lors du vote de certaines résolutions à l’ONU, l’Afrique constitue d’une manière significative un équilibre des voix à l’Assemble générale de cette organisation quand il s’agit surtout des sujets délicats. Bien avant la dernière résolution de l’Assemblée générale de l’ONU concernant l’invasion de Russie en Ukraine, certains pays africains avaient servi des voix pour la Russie dans le dossier de la Crimée : le Soudan et le Zimbabwe avaient voté contre la résolution condamnant l’annexion de la péninsule de Crimée par la Russie, tandis que l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Mali, le Rwanda, le Sénégal, etc. s’étaient abstenus.

Les avantages que donnent la Russie aux africains qui veulent étudier dans les universités russes ont augmenté aussi, dans sa stratégie, au fil des années. En 2013, le nombre d’étudiants africains suivant un cursus universitaire civil était évalué à environ huit mille[18]. Cependant, ces dernières années, la Russie est devenue la destination d’études moins prisée que l’Europe et les États-Unis, à cause non seulement des raisons du climat mais aussi à la suite des agressions racistes que subissent ces étudiants[19].

Le réalisme de la présence russe en Afrique nécessite pourtant une analyse des résultats des promesses et des accords signés. Le bilan n’est pas aussi reluisant que l’on peut croire : en Ouganda l’annonce en 2017, de la construction par la société russe Rostec d’une raffinerie n’a pas été réalisée. Les projets de gaz de Rosneft au Mozambique n’ont jamais été concrétisés ; le programme nucléaire civil en Afrique du Sud n’a jamais vu le jour… De même, la politique russe du recours aux mercenaires du groupe Wagner est fort critiquée pour ses méthodes sans respects de normes et sans devoir de rendre compte de ses opérations et bévues[20].

Et la guerre actuelle entre Russie et l’Ukraine place beaucoup de pays africains dans une situation inconfortable. Il leur est en effet difficile de prendre une position claire de soutien ou de condamnation contre un camp ou un autre, de peur de froisser leurs partenaires. Au début de l’invasion russe de l’Ukraine, l’Union Africaine avait appelé au respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine[21]. Par ailleurs, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, Cédeao, a également condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie et a appelé au dialogue. Mais ces appels au niveau de deux organisations sont loin de constituer un front commun africain. La preuve est la dispersion de position lors du vote de la résolution condamnant l’invasion russe de l’Ukraine. Le Sénégal et l’Ouganda, par exemple, ont justifié leur abstention au vote de cette résolution en invoquant leur adhésion au Mouvement des non-alignés (MNA)[22].

Citons quelques prises de positions officielles. Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa avait fait savoir qu’il avait été approché pour jouer un rôle en raison de ses bonnes relations avec Moscou. Son pays s’est par contre abstenu à voter la résolution condamnant l’invasion de l’Ukraine. Quant au président sénégalais, Macky Sall, en plus de sa déclaration comme président en exercice de l’Union africaine, il avait indiqué s’être entretenu avec son homologue Vladimir Poutine pour « solliciter un cessez-le-feu durable ». Le Kenya, par la voix de son ambassadeur au Conseil de sécurité de l’ONU, avant même que la Russie ne lance son invasion, avait déjà émis une forte condamnation dans un discours le 21 février[23].

Mais ces tentatives de faire entendre la voix africaine n’ont pas été audibles et n’ont pas changé la position de Poutine. L’écrivain guinéen Tierno Monénembo n’a pas hésité de lancer une boutade à ce sujet : « Il est difficile de prendre position [sur l’invasion de l’Ukraine] quand on est petit, quand on est faible, quand on est mal armé et sous-développé. On ne se mêle pas comme ça des affaires des grands. »[24]

Un questionnement sérieux se dégage à l’analyse de relation russo-africaine : quelles perspectives se dessinent dans la relation entre la Russie et l’Afrique à court, moyen et long termes ? Comment comprendre ou interpréter autrement la disharmonie au sein des pays africains quand il s’agit d’un vote au Conseil de sécurité ou à l’assemblée générale de l’Onu contre la Russie ? Ces questions ne peuvent trouver réponses dans l’immédiat, mais elles aident à porter un regard attentif dans la suite de relation entre l’Afrique et la Russie.

En attendant, la politique de la Russie en Afrique, et surtout son intensification ces dernières années par le renforcement militaire et le service des renseignements avec certains États, divise d’une manière ou d’une autre l’Afrique dans ses prises de position quand il s’agit d’enjeu international. On peut alors se demander qui est le grand bénéficiaire dans cet amour d’intérêt, dans un monde multipolaire[25].

 

 

[1] Cf. l’article « 10 points synthétiques sur le vote à l’Assemblée générale des Nations Unies », dans Le Grand Continent (https://legrandcontinent.eu/fr/2022/03/03/10-points-synthetiques-sur-le-vote-a-lassemblee-generale-des-nations-unies/), 03 mars 2022.

[2] Cf. A. KALIKA, « Le “grand retour” de la Russie en Afrique ? », Russie.Nei.Visions, n° 114, IFRI, avril 2019, p. 20.

[3] Cf. http://russian-trade.com/reports-and-reviews/2019-02/torgovlya-mezhdu-rossiey-i-marokko-v-2018-g/

[4] Cf. T. COLOMA, « La stratégie économico-sécuritaire russe au Mozambique », Notes de l’Ifri, 2020, p. 14-15.

[5] Cf. A. DUBIEN « La Russie et l’Afrique : mythes et réalités », dans https://fr.obsfr.ru/analytics/notes/10953/

[6] Cf. « Russian Arms Sales Growing in Africa », dans Defense World, (https://www.defenseworld.net/news/26576/Russian_Arms_Sales_Growing_in_Africa#.Yi_IVo-ZOUk), 24 mars 2020.

[7] Cf. J. GARÇON, « Moscou efface la dette d’Alger pour placer ses armes », dans Libération, (https://www.liberation.fr/planete/2006/03/13/moscou-efface-la-dette-d-alger-pour-placer-ses-armes_32850/), 13 mars 2006.

[8] Cf. K. MALHOTRA, «La Russie est-elle un acteur clé en Afrique ? », dans BBC : https://www.bbc.com/afrique/region-46811868, 9 janvier 2019.

[9] Cf. A. DUBIEN, « La Russie en Afrique, un retour en trompe-l’œil ? », in Le Monde diplomatique, (https://www.monde-diplomatique.fr/2021/01/DUBIEN/62663), Janvier 2021.

[10] BRICS est un acronyme anglais pour désigner un groupe de cinq pays qui se réunissent depuis 2011 en sommets annuels : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud.

[11] Cf. A. DUBIEN : « La Russie en Afrique, un retour en trompe-l’œil ? », dans Le Monde diplomatique, (https://www.monde-diplomatique.fr/2021/01/DUBIEN/62663), Janvier 2021.

[12] Le groupe Wagner est défini de plusieurs manières. Le journal Libération définit ce groupe, dans un de ses articles comme « bottes secrètes de Poutine à l’étranger » (https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/le-groupe-wagner-bottes-secretes-de-poutine-a-letranger-20220218_ZKA4RFPLKZDN3NWOC6GQQYEGL4/, 18 février 2022). Pour l’Ecole de guerre économique (EGE), Wagner est « fer de lance des opérations russes d’influence en Afrique subsaharienne » (https://www.ege.fr/infoguerre/le-groupe-wagner-fer-de-lance-des-operations-russes-dinfluence-en-afrique-subsaharienne, 4 Janvier 2022). Un autre synonyme de ce groupe russe, c’est « l’armée fantôme de Poutine » (https://www.leparisien.fr/international/groupe-wagner-comment-larmee-fantome-de-poutine-destabilise-la-presence-francaise-en-afrique-18-02-2022-64EDEHIBMFHYVNGQ2W6ATPN4AA.php, 18 février 2022). Et on pourrait ajouter cette autre définition interpellatrice : « l’armée secrète et violente de Vladimir Poutine » (Cf. https://lameuse.sudinfo.be/920809/article/2022-03-13/le-groupe-wagner-larmee-secrete-et-violente-de-vladimir-poutine, 13/03/2022).

[13] Cf. B. SIRONI, « Russia in Africa: i paesi in ballo con Wagner”, dans Nigrizia, (https://www.nigrizia.it/notizia/russia-in-africa-i-paesi-in-ballo-con-wagner), 10 Settembre 2021.

[14] Cf. B. ibid.

[15] Cf. R. KOUBAKIN, « Où sont les sociétés militaires en Afrique ? » dans DW, (https://www.dw.com/fr/societes-militaires-privees-s mp-presence-en-afrique/a-60719176), 09 février 2022.

[16] Cf. A. DUBIEN : « La Russie en Afrique, un retour en trompe-l’œil ? », dans Le Monde diplomatique, (https://www.monde-diplomatique.fr/2021/01/DUBIEN/62663), Janvier 2021.

[17] Patrice Lumumba est un homme d’État congolais, premier Premier ministre de la République démocratique du Congo de juin à septembre 1960. Il est l’une des principales figures de l’indépendance du Congo belge.

[18] Cf. A. ARKHANGELSKAYA et V. SHUBIN, « Russia’s Africa policy », Occasional Paper, n° 157, South African Institute of International Affairs, Johannesburg, September 2013.

[19] Cf. A. DUBIEN : « La Russie en Afrique, un retour en trompe-l’œil ? », dans Le Monde diplomatique, Janvier 2021 (https://www.monde-diplomatique.fr/2021/01/DUBIEN/62663)

[20] L’Union européenne avait par exemple imposé des sanctions au groupe Wagner, l’accusant d’avoir commis des violations des droits de l’homme en République centrafricaine et ailleurs. (Cf. Groupe Wagner : « Pourquoi l’UE s’inquiète-t-elle des mercenaires russes en Afrique centrale ? », in www.bbc.com, 19 décembre 2021 (https://www.bbc.com/afrique/monde-59710727). Dans son article « Exactions et prédations minières : le mode opératoire de la milice russe Wagner en Afrique », dans www.lemonde.fr, E. Vincent présente aussi « des documents sécuritaires consultés par « Le Monde » dressent un tableau des activités de la société de mercenaires russe en Centrafrique, au Mozambique et en Libye. Au Mali, l’implantation du groupe est par ailleurs en train de se formaliser sur une zone aurifère ». (https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/12/14/exactions-et-predations-la-methode-de-la-milice-wagner-en-afrique_6105992_3212.html, 14 décembre 2021)

[21] Le président en exercice de l’Union Africaine, Macky Sall, et le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki, avaient exhorté les deux parties à l’instauration immédiate d’un cessez le feu et à l’ouverture sans délai de négociations politiques sous l’égide des Nations Unies, afin de préserver le monde des conséquences d’un conflit planétaire, pour la paix et la stabilité dans les relations internationales au service de tous les peuples du monde. (Cf. « Guerre Ukraine – Russie : Macky Sall prône un cessez le feu durable lors de son appel avec Poutine », dans www.bbc.com, 9 mars 2022 (https://www.bbc.com/afrique/monde-60677773)

[22] Le mouvement des non-alignés est une organisation internationale regroupant 120 États en 2012. Ces pays se définissent comme n’étant alignés ni avec ni contre aucune grande puissance mondiale.

[23] Cf. « Crise ukrainienne : l’ambassadeur kényan établit un parallèle avec le colonialisme en Afrique », dans Courrier international, (https://www.courrierinternational.com/article/discours-crise-ukrainienne-lambassadeur-kenyan-etablit-un-parallele-avec-le-colonialisme-en), 24 février 2022.

[24] Cf. A. CASCAIS, R. KOUBAKIN, « Les alliés de la Russie en Afrique », in Deutsche Welle, (https://www.dw.com/fr/les-allies-russes-en-afrique/a-61069668), 09.03.2022.

[25] Signalons que le Patriarcat de Moscou a officiellement créé son propre exarchat en Afrique. L’orthodoxie russe s’est ainsi étendue à l’Égypte, au Soudan, à l’Éthiopie, à l’Érythrée, à Djibouti, à la Somalie, au Tchad, au Cameroun, au Nigeria, à la Libye, à l’Afrique centrale et aux Seychelles. Le clergé russo-africain sera hiérarchiquement subordonné à l’évêque russe d’Erevan, en Arménie, Leonid (Gorbačev), qui a été élevé à la dignité de métropolite titulaire de Klinsk, en Biélorussie. Un geste qui a un fort impact sur le patriarche d’Alexandrie Tawadros II – deuxième en dignité dans la liste des 14 Églises historiquement reconnues dans la communion universelle – qui, en août dernier, sur l’île turque d’Imbros, avait tendu la main au métropolite autocéphale de Kiev Épiphane, marquant un point de rupture avec l’Église russe.