L’HUMOUR DE DIEU
Last Updated Date : 23 septembre 2024
Published Date:28 avril 2018

Le thème de l’humour dans la littérature religieuse, et dans notre revue, n’est certes pas nouveau[1]. Nous pensons cependant qu’un petite Note pourra aider les lecteurs à raviver une donnée fondamentale de l’existence humaine qui, par ailleurs, nous semble menacée, en particulier dans notre société occidentale, où les conflits et les tensions quotidiens courent toujours le risque de se radicaliser et de s’exaspérer, perdant de vue la modération qu’engendre l’humour ou, pourrait-on dire d’un terme équivalent, l’ironie[2].

Nous espérons que ce thème sera apprécié, considérant que nous avons tous besoin d’humour, même ceux qui s’occupent de sciences laïques comme les économistes. La prestigieuse revue anglaise The Economist, par exemple, a écrit que la tâche de l’économie est de se consacrer à étudier comment il se fait que ses prévisions ne se vérifient pas.

Notre titre fait référence à l’humour de Dieu. En réalité, pour parler de Dieu, nous partons toujours de notre expérience humaine, dans laquelle se reflète l’action de Dieu. Il est hors de doute que l’humour est un moyen royal pour nous installer dans la sérénité. Il fait partie intégrante de la sagesse, qui est un don de l’Esprit Saint ; et en plus, il est le sel de la vie – et de la vie des croyants en particulier –, qui la préserve de toute corruption.

L’histoire de nombre d’hérésies n’est pour une bonne part que l’histoire de la perte du sens de l’humour. On pourrait ajouter que la perte de nombreuses vocations n’est autre que l’histoire de la disparition d’un sens de l’humour. Celui qui en manque prend tout au sérieux et, par là même, transforme tout en drame ; ou, sans forcément déboucher sur un drame, au moins il se complique la vie. Pour prendre un domaine non religieux, un psychologue raconte ainsi que deux de ses collègues, dépourvus d’humour, se rencontrent dans la rue et, après un silence embarrassé, se saluent ; ensuite, pendant toute la journée, ils se demandent avec angoisse : « Mais qu’est-ce qu’il voulait me dire ? »

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