Le dialogue œcuménique entre l’Église catholique et les autres Églises et communautés chrétiennes a commencé au lendemain du Concile Vatican II (1962-65), avec l’approbation du Décret conciliaire Unitatis redintegratio. Ce document marquait l’entrée officielle de l’Église catholique dans le mouvement œcuménique. Le geste symbolique qui souligne ce tournant œcuménique s’est produit à la veille de la conclusion de ce Concile (7 décembre 1965), lorsque les excommunications mutuelles entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe, peines en vigueur depuis le Grand Schisme de 1054, furent annulées.
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[1] L’Église catholique est engagée dans 13 dialogues bilatéraux avec d’autres Églises et communautés ainsi que dans un dialogue multilatéral avec la Commission de Foi et Constitution du Conseil œcuménique des Églises.
[2] Paul VI, « L’attività ecumenica del Segretariato per l’Unità dei Cristiani », Insegnamenti di Papa Paolo VI, vol. V, Cité du Vatican, Tipografia Poliglotta Vaticana, 1967, 193.
[3] Le document L’évêque de Rome et les autres documents des dialogues bilatéraux peuvent être consultés en ligne sur le site du Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens (www.christianunity.va). La liste des réponses à Ut unum sint, provenant des Églises et des organismes œcuméniques, est donnée dans les sources du document.
[4] Ci-après le document sera cité avec les initiales ER, suivies du numéro du texte, tandis que les propositions du Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens, ajoutées au document, seront citées avec les initiales P, suivies du numéro de l’annexe.
[5] Cf. François, Discours à l’occasion du 50e anniversaire de l’institution du Synode des évêques, 17 octobre 2015.
[6] Le terme « uniatisme » fait référence à l’union de certaines Églises orientales sous la juridiction de l’Église de Rome : cf. le document de Balamand (1993) de la Commission internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe sur L’uniatisme, méthode d’union du passé, et la recherche actuelle de la pleine communion.
[7] Le ministère d’unité de l’évêque de Rome doit être exercé en tenant compte de ses différentes formes de responsabilité : patriarcale dans l’Église d’Occident et primatiale dans la communion des Églises, tant occidentales qu’orientales, en reconnaissant éventuellement une certaine autonomie aux autres Églises d’Occident qui ne sont pas actuellement en communion avec le Siège de Rome, comme c’est le cas des Églises nées avec la Réforme du XVIe siècle.
[8] À cet égard, le document du Dicastère cite le n° 12 du texte de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi La Primauté du Successeur de Pierre dans le mystère de l’Église (1998), qui affirme que le contenu concret de l’exercice du ministère pétrinien dépend des circonstances de lieu et de temps ainsi que des exigences de l’unité de l’Église : « L’extension plus ou moins grande de ce contenu concret dépendra à chaque époque historique de la necessitas Ecclesiae. L’Esprit Saint aide l’Église à connaître cette necessitas et le Pontife Romain, écoutant la voix de l’Esprit dans les Églises, cherche la réponse et la donne quand et comme il le juge opportun ».
[9] Nonobstant la Note explicative préliminaire à Lumen gentium (nº 4), il n’en reste pas moins vrai que l’Évêque de Rome ne peut pas exercer seul son ministère. Par exemple, la responsabilité de préserver l’Église de l’erreur (l’infaillibilité) incombe à toute l’Église : avec le sensus fidei du Peuple de Dieu, qui est infaillible dans la foi – comme le rappelle Evangelii gaudium au nº 19 – et avec le magistère ordinaire des évêques.
[10] « Les évêques du peuple d’une province ou région (ethnos) doivent reconnaître qui est le premier (protos) parmi eux, et le considérer comme leur tête (kephale), et ne rien faire d’important sans son consentement (gnome) ; chaque évêque peut faire uniquement ce qui regarde son propre diocèse (paroikia] et les territoires qui en dépendent. Mais le premier (protos) ne peut rien faire sans le consentement de tous. Car ainsi la concorde (homonia) règnera, et Dieu sera glorifié par le Seigneur dans le Saint-Esprit » (Canon 34). Les canons de Sardique de 343 apr. J.-C. privilégient également le siège de l’Évêque de Rome en matière de droit d’appel entre les Églises. Ce fut également le cas pour les premiers conciles œcuméniques. Bien que l’Évêque de Rome ne les ait jamais convoqués ni même présidés personnellement, il « néanmoins il était étroitement impliqué dans le processus décisionnel des Conciles » (ER 105).
[11] Cf. J. Ratzinger, Das neue Volk Gottes, Düsseldorf, Patmos, 1969, 142.
[12] Cf. www.christianunity.va.
[13] Cf. ER 94.
[14] À partir du Concile de Constantinople (381), le siège impérial, devenu la nouvelle Rome, s’insère dans la taxis des Églises patriarcales. L’ordre de la pentarchie devient alors le suivant : Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche, Jérusalem.
[15] La méthode de l’œcuménisme réceptif se fonde sur la conviction que chaque Église peut apprendre, avec intégrité, de l’autre et qu’ainsi elles peuvent atteindre « ensemble » la plénitude de l’Église du Christ. Cette méthode est bien illustrée dans le document Marcher ensemble sur le chemin de la troisième Commission internationale anglicane-catholique romaine (ARCIC III).
[16] La visite du pape François, le 16 avril 2016, auprès des migrants sur l’île grecque de Lesbos, en compagnie du patriarche œcuménique Bartholomée Ier et de l’archevêque orthodoxe d’Athènes et de toute la Grèce, Hiéronyme, a été d’une grande importance. Un autre événement important fut le pèlerinage du pape François au Sud-Soudan, du 3 au 5 février 2023, avec l’archevêque de Canterbury Justin Welby (anglican) et le modérateur de l’Assemblée générale de l’Église d’Écosse Iain Greenshields (presbytérien), pour aider à résoudre les conflits en cours dans cet État africain. La synodalité œcuménique s’est manifestée en divers moments de prière en commun : par exemple, par la participation de Jean-Paul II à la prière, avec le primat de la Communion anglicane, dans la cathédrale de Canterbury (29 mai 1982) ; lors de la prière œcuménique de Bari (7 juillet 2018) pour la paix au Moyen-Orient ; et à l’ouverture de la XVI Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques (30 septembre 2023). Un autre signe important de la synodalité ad extra réside dans les visites ad limina périodiques des évêques catholiques, accompagnés des évêques anglicans de leurs diocèses respectifs. Le 2 mai 2023, le pape François a rencontré en audience privée les primats de la Communion anglicane, soulignant le travail de la Commission internationale anglicane-catholique romaine (ARCIC) au cours des cinquante dernières années. Par ailleurs, les papes Paul VI (1967), Jean-Paul II (1979), Benoît XVI (2006) et François (2014) se sont tous rendus au Phanar, siège du patriarche œcuménique orthodoxe, marquant ainsi des étapes importantes dans le rapprochement entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe.