Le lancement du Synode sur la Synodalité le 9 octobre dernier nous invite à nous demander ce que signifie être Église aujourd’hui et quel est son sens dans l’histoire. Cette question est également à la base du Chemin synodal que l’Église italienne est en train de lancer, et du Chemin synodal qui est en cours ou en train d’être lancé en Allemagne, en Australie et en Irlande.
Ceux qui ont suivi les assemblées du Synode des évêques ces dernières années ont certainement pu constater combien s’est manifestée la diversité qui façonne la vie de l’Église catholique. Si, à une certaine époque, une certaine latinitas ou romanitas constituait et façonnait la formation des évêques – qui, soit dit en passant, comprenaient au moins un peu d’italien – aujourd’hui, la diversité émerge fortement à tous les niveaux : mentalité, langue, approche des problèmes. Et ceci, loin d’être un problème, est une ressource, car la communion ecclésiale se réalise à travers la vie réelle des peuples et des cultures. Dans un monde fracturé comme le nôtre, c’est une prophétie.
Nous ne devons pas imaginer l’Église comme une construction de différentes briques de Lego qui s’emboîtent toutes à la bonne place. Ce serait une image mécanique de la communion. Nous pourrions mieux l’envisager comme une relation symphonique, de différentes notes qui, ensemble, créent une composition. Si nous devions continuer à utiliser cette image, je dirais qu’il ne s’agit pas d’une symphonie où les parties sont déjà écrites et assignées, mais d’un concert de jazz, où l’on joue selon la commune inspiration du moment.
Ceux qui ont fait l’expérience des récents Synodes des évêques auront perçu les tensions qui sont apparues au sein de l’Assemblée, mais aussi le climat spirituel dans lequel ils étaient – pour la plupart – immergés. Le Souverain Pontife a toujours insisté sur le fait que le Synode n’est pas une assemblée parlementaire où l’on discute et vote selon la majorité et la minorité. Le protagoniste, en réalité, est l’Esprit Saint, qui “meut et attire”, comme l’écrit saint Ignace dans ses Exercices spirituels. Le Synode est une expérience de discernement spirituel à la recherche de la volonté de Dieu pour l’Église.
Le fait que cette vision du Synode soit aussi une vision de l’Église ne doit pas être remis en question. Il existe une ecclésiologie – mûrie au fil des ans grâce au Concile Vatican II – qui se déploie aujourd’hui.
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