Les femmes africaines font face à plusieurs défis dans le contexte du développement. Parmi ces défis, il y a le poids des traditions qui peuvent parfois entraver l’égalité sociale et économique. Dans beaucoup de traditions africaines, il y a par exemple la préférence des hommes sur les femmes[1]. Cette préférence peut limiter l’accès des femmes à certaines opportunités, comme l’éducation ou l’emploi1. L’autre défi c’est le manque d’indépendance financière. Sans indépendance financière, les femmes peuvent avoir du mal à accéder à des ressources essentielles et à participer pleinement à l’économie.
Les contraintes socio-économiques et culturelles sont aussi un autre défi. Ces contraintes peuvent limiter l’accès des femmes à l’éducation, à la santé et à d’autres services essentiels. Il faudrait aussi ajouter le défi de la violence sexuelle et sexiste. La violence basée sur le genre est un problème majeur qui peut avoir des conséquences dévastatrices sur la vie des femmes. Et ce n’est pas tout. Il y a en outre les pratiques culturelles néfastes qui constituent un vrai défi. En effet, certaines pratiques culturelles peuvent nuire à la santé et au bien-être des femmes.
Le défi de VIH/SIDA reste aussi un problème majeur en Afrique. Et les femmes sont souvent plus vulnérables à l’infection. Ajoutons, enfin le défi de l’absence de propriété, notamment foncière et successorale.
Cet aspect des choses peut limiter l’accès des femmes à la sécurité économique et à l’autonomie. Malgré ces défis, qui ne sont pas exhaustifs, les femmes africaines jouent un rôle crucial dans le développement de l’Afrique. Elles sont très impliquées dans l’économie et de plus en plus présentes dans tous les secteurs d’activité. Cependant, des inégalités persistent et rendent difficile leur pleine intégration à l’économie du continent
Femme comme moteur du développement de l’Afrique
En Afrique, les femmes ont lancé de nombreuses initiatives dans divers secteurs, notamment l’agriculture, le commerce et l’entrepreneuriat. En effet, les femmes africaines jouent ainsi un rôle significatif dans divers domaines, contribuant à la transformation du continent. Dans le domaine de l’agriculture, il y a l’impulsion donné par le Réseau des femmes africaines dirigeantes (en anglais, African Women Leaders Network, AWLN), lancé en 2017 au siège des Nations unies. Ce réseau rassemble plus de 500 femmes africaines de tous âges et secteurs. Elles œuvrent pour la transformation de l’Afrique en se concentrant sur des piliers tels que l’agriculture[2]. C’est ainsi que de nombreuses femmes africaines se sont lancées dans l’entrepreneuriat agricole, contribuant à la sécurité alimentaire et au développement rural. De même, le nombre de femmes entrepreneures augmente régulièrement, avec une forte représentation dans les secteurs du commerce et des services. Il est donc indéniable que les femmes africaines sont des actrices clés de la société, et leur importance dans le progrès de l’Afrique est fondamentale. Elles laissent donc une empreinte notable dans divers secteurs, comme l’éducation, la santé, l’agriculture, l’entrepreneuriat etc.[3].
Malgré toutes ces initiatives, l’importance des femmes dans l’essor de l’Afrique est fréquemment sous-estimée. Dans le contexte africain, les femmes qui ne travaillent pas dans des emplois salariés du secteur des services se trouvent souvent exclues des systèmes de crédit bancaire.
Au sein des entreprises multinationales présentes en Afrique, qui exercent un pouvoir considérable et exploitent la main-d’œuvre féminine, même les femmes africaines les mieux formées sont rarement présentes aux postes de direction. Cela souligne l’importance de remédier à ces inégalités de genre dans le monde professionnel. Heureusement, certaines structures de soutien à la promotion des femmes en Afrique, notamment les mouvements associatifs à prédominance féminine, se révèlent particulièrement efficaces pour améliorer les conditions matérielles et culturelles des femmes. Ces initiatives renforcent le moral des membres et favorisent la solidarité entre femmes, contribuant ainsi à un changement positif[4].
Malgré tout, les femmes africaines jouent un rôle crucial dans l’économie, avec une présence croissante dans tous les domaines d’activité. Cependant, des disparités subsistent, entravant leur intégration totale dans l’économie du continent. La contribution des femmes africaines à l’économie est souvent omise dans le calcul du PIB du continent, qui ne tient pas compte du travail domestique et du bénévolat[5].
D’autres femmes ont créé leurs propres entreprises dans des secteurs tels que la mode, l’artisanat et la transformation des produits locaux. C’est le cas de Binta Ndiaye, PDG de MakeSense Afrique[6] ; de Mariem Kane, fondatrice et présidente de l’incubateur Hadina RIMTIC en Mauritanie, de Lisa Barutel, fondatrice et PDG de La Fabrique[7] ; de Regina Mbodj, PDG de CTIC Dakar[8] ; de Fatoumata Guirassy, PDG du premier incubateur d’entreprises de technologies vertes de Guinée, Saboutech[9].
En Afrique Centrale, quelques noms émergent parmi les femmes qui se sont lancées dans les business personnel. Il y a notamment la fille de l’ancien président angolais, Isabel dos Santos. Il y a aussi ses compatriotes : Janeth Campos, Eveline Clemente, Paula C. de Morais, etc. En République démocratique du Congo, il y a des jeunes femmes qui cherchent à se frayer leur chemin dans le business : Tisya Mukuna, Patricia Temuni, Espérance Bélau, Sivi Malukisa, Diane Mwajuma et Josiane Nzeba[10].
Ces entrepreneures africaines contribuent à stimuler l’économie locale, à créer des emplois et à réduire la pauvreté. Les femmes dirigent également des organisations qui mettent en place des programmes de formation et de mentorat pour aider d’autres femmes à développer leurs compétences entrepreneuriales[11]. Ces initiatives favorisent l’autonomisation économique des femmes africaines et renforcent leur rôle dans le développement durable du continent.
Il faudrait, malgré certaines initiatives des femmes africaines, bien cerner les divers aspects de la situation des femmes en Afrique et met en évidence les défis auxquels elles sont confrontées. Il est une nécessité de savoir que l’émancipation des femmes en Afrique a connu une évolution complexe au fil du temps. Au cours de la période coloniale, les femmes africaines ont été confrontées à de nombreux défis, notamment l’oppression et la discrimination basées sur le genre. Cependant, à mesure que les mouvements nationalistes prenaient de l’ampleur, les femmes se sont mobilisées pour revendiquer leurs droits. Dans les années 1960 et 1970, de nombreuses femmes ont joué un rôle actif dans la lutte pour l’indépendance de leurs pays. Après l’indépendance, de nombreux gouvernements ont mis en place des politiques visant à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Malgré ces progrès, il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à une véritable émancipation des femmes en Afrique, car de nombreux défis persistent.
Pendant cette période, les femmes africaines ont en effet joué un rôle crucial dans ces mouvements d’indépendance[12]. Les femmes ont participé activement à la lutte pour l’indépendance de diverses manières. Elles ont organisé des manifestations, participé à des grèves, et ont même pris les armes pour combattre les forces coloniales. Par exemple, en Afrique du Sud, les femmes ont mené une lutte acharnée contre le système de l’apartheid. Elles ont protesté contre les lois sur les laissez-passer qui limitaient la liberté de mouvement des personnes noires[13].
Ces femmes courageuses n’étaient pas seulement des combattantes, mais aussi des leaders. Elles ont dirigé des mouvements politiques, organisé des communautés, et ont été à l’avant-garde de la lutte pour les droits civils. Leur contribution a donc été essentielle pour obtenir l’indépendance de leurs pays et pour façonner les nouvelles nations africaines. Il est donc important de reconnaître et de célébrer leur rôle dans l’histoire de l’Afrique. Leur courage, leur leadership et leur détermination ont été essentiels pour la libération de leurs pays du joug colonial. Aujourd’hui, leur héritage continue d’inspirer et d’influencer les générations futures.
Dans de nombreuses sociétés africaines, les femmes font face à des discriminations basées sur leur genre, ce qui limite leur accès à l’éducation, à l’emploi et à la participation politique. Les normes culturelles et les stéréotypes de genre contribuent également à perpétuer ces inégalités. Les femmes africaines doivent souvent faire face à des attentes traditionnelles qui les confinent aux rôles de mères et de femmes au foyer, limitant ainsi leur autonomie et leur bien-être. La violence basée sur le genre est également un défi majeur auquel les femmes africaines sont confrontées, avec des taux élevés de violence domestique, de mariage précoce et de mutilations génitales féminines. Les femmes africaines doivent faire face à ces défis avec détermination et résilience, cherchant des solutions pour surmonter les obstacles et travailler vers un avenir d’égalité et d’autonomisation.
Dans le domaine de l’éducation des femmes en Afrique, on peut noter qu’elle constitue un enjeu crucial pour leur développement et leur émancipation. Malheureusement, de nombreux obstacles persistent dans de nombreux pays. Les taux d’alphabétisation des femmes restent en effet inférieurs à ceux des hommes, et l’accès à l’éducation de qualité est limité dans certaines régions. En 2020, alors que 72,5 % des hommes étaient alphabétisés, le taux d’alphabétisation des femmes n’était que de 59,4 %[14]. Cela signifie que les femmes sont moins susceptibles que les hommes d’avoir les compétences de base en lecture et en écriture, ce qui peut limiter leur accès à l’information, à l’emploi et à d’autres opportunités. Dans certaines régions africaines, en particulier les zones rurales et éloignées, l’accès à l’éducation de qualité peut être limité en raison de divers facteurs[15]. Par exemple, l’infrastructure physique nécessaire pour fournir une bonne éducation peut être insuffisante dans ces régions.
De plus, les filles sont souvent confrontées à des disparités de genre dès leur plus jeune âge, ce qui les empêche de poursuivre leurs études. Pourtant, l’éducation des femmes a prouvé son impact positif sur de nombreux aspects socioéconomiques. Elle permet d’améliorer la santé maternelle et infantile, de réduire les mariages précoces et les grossesses non désirées, et d’accroître les opportunités d’emploi.
Il est donc crucial de prendre des mesures pour améliorer les taux d’alphabétisation des femmes et l’accès à l’éducation de qualité dans toutes les régions. Cela pourrait impliquer des initiatives visant à améliorer l’infrastructure éducative, à former et à retenir des enseignants qualifiés, et à garantir que l’éducation répond aux besoins des apprenants. De telles mesures pourraient contribuer à réduire les inégalités de genre et régionales en matière d’éducation, et à promouvoir un développement plus inclusif et durable. De même, il est primordial d’investir dans l’éducation des femmes en Afrique en renforçant l’accès à l’éducation primaire et secondaire pour tous, en éliminant les discriminations de genre et en promouvant l’éducation des filles dans les zones rurales et les régions les plus marginalisées.
La femme africaine et le marché du travail
Concernant l’accès des femmes africaines au marché du travail, il est un thème crucial dans le développement économique du continent. Malgré les progrès réalisés ces dernières années, les femmes africaines continuent de faire face à de nombreux obstacles pour entrer et rester sur le marché du travail. Les inégalités de genre persistent, avec des écarts de salaires considérables entre hommes et femmes. De plus, les femmes sont souvent confrontées à des discriminations dans le processus de recrutement et dans l’accès aux postes de responsabilités. En Afrique, comme dans d’autres régions du monde, les femmes peuvent être désavantagées dès le début du processus de recrutement. Les employeurs peuvent avoir des préjugés inconscients qui les amènent à favoriser les candidats masculins. De plus, certaines offres d’emploi peuvent être rédigées d’une manière qui attire davantage les hommes ou qui décourage les femmes de postuler[16].
Même lorsque les femmes sont employées, elles peuvent se heurter à un plafond de verre qui les empêche d’accéder à des postes de direction. Cela peut être dû à des stéréotypes de genre qui perpétuent l’idée que les hommes sont plus aptes à diriger. De plus, les femmes qui ont des enfants peuvent être perçues comme moins engagées envers leur travail, ce qui peut entraver leur progression de carrière. En outre, même quand les femmes accèdent à des postes de responsabilité, elles sont souvent moins bien rémunérées que leurs homologues masculins pour un travail de valeur égale.
En réponse à ces défis, certains pays africains ont mis en place des quotas et des politiques d’action positive pour augmenter la représentation des femmes dans les postes de direction. Cependant, malgré ces efforts, la progression est lente et il reste encore beaucoup à faire pour atteindre l’égalité des sexes dans le milieu du travail[17].
Les contraintes liées aux rôles familiaux et aux normes sociales limitent également la participation des femmes au marché du travail. Pour remédier à ces problèmes, il est essentiel de promouvoir l’égalité des chances, de renforcer les politiques de protection sociale, d’améliorer l’accès à la formation professionnelle et de lutter contre les stéréotypes de genre. En favorisant une plus grande inclusion des femmes sur le marché du travail, l’Afrique pourrait bénéficier d’une croissance économique plus robuste et durable.
La participation politique des femmes en Afrique
La participation politique des femmes en Afrique est un sujet d’importance croissante. Malgré les avancées réalisées au fil des ans, les femmes continuent de faire face à de nombreux défis dans leur quête pour obtenir une participation égale dans la vie politique. Les femmes africaines sont confrontées à des barrières sociales, culturelles et économiques qui limitent leur accès aux postes politiques. Cependant, des initiatives ont été lancées pour encourager la participation des femmes, telles que des programmes de formation et de sensibilisation, des quotas de représentation et des réformes électorales. Ces mesures visent à renforcer l’influence et la voix des femmes dans les processus décisionnels politiques, afin de promouvoir l’égalité des genres et de garantir la représentation de tous les citoyens dans la gouvernance.
C’est encourageant de voir que l’évolution de la place des femmes en Afrique a été marquée par d’importants progrès en matière d’égalité en politique. Au Liberia, Ellen Johnson Sirleaf avait occupé la présidence de son pays pendant 11 ans. Son arrivée au pouvoir en 2006 avait marqué un tournant historique sur le continent africain : pour la première fois, un pays africain était dirigé par une femme. En Centrafrique, Catherine Samba Panza a été présidente de transition en Centrafrique entre janvier 2014 et janvier 2016. Ameenah Gurib-Fakim a quant à elle été présidente de l’île Maurice. Par ailleurs, Samia Suluhu Hassan, déjà première femme vice-présidente de son pays, est devenue la première présidente de la Tanzanie à la mort du président John Magufuli. D’autres pays, telles que le Mozambique, Maurice, la République démocratique du Congo, le Sénégal, São Tomé e Príncipe, ont également connu ou connaissent encore des femmes à la tête du pouvoir législatif ou exécutif.
Ces dernières années, on a observé une augmentation significative du nombre de femmes occupant des postes de responsabilité dans la sphère publique et civile. De même, on peut relever le fait que Fatou Bensouda a été le procureur général de la Cour pénale internationale depuis 2012. En 2004, la Kenyane Wangari Maathai a reçu le prix Nobel de la paix. Le Rwanda, à une certaine période, avait le seul parlement au monde où les femmes étaient majoritaires ; et en Afrique du Sud, 40 % des sièges étaient occupés par des femmes[18].
La santé et le bien-être des femmes africaines
La santé et le bien-être des femmes africaines constituent un défi majeur. Les femmes en Afrique sont confrontées à de nombreux problèmes de santé, tels que la mortalité maternelle élevée, les infections sexuellement transmissibles, la malnutrition et l’accès limité aux soins de santé. Ces problèmes de santé sont souvent exacerbés par des conditions socio-économiques défavorables, comme la pauvreté et le manque d’éducation. Pour améliorer la santé et le bien-être des femmes africaines, il est essentiel de promouvoir l’accès à des soins de santé de qualité, l’éducation sur la santé et la nutrition, ainsi que des programmes de sensibilisation et de dépistage précoce des maladies. La prévention et le traitement des maladies chroniques, telles que le VIH/sida et le cancer du sein, doivent également être des priorités. En outre, il est important de renforcer les systèmes de santé et de former davantage de professionnels de la santé pour répondre aux besoins spécifiques des femmes africaines.
Les droits juridiques des femmes en Afrique
Les droits juridiques des femmes en Afrique sont d’une importance cruciale pour promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Ici aussi, malgré les progrès réalisés, de nombreux défis persistent. De nombreux pays africains ont adopté des lois visant à protéger les droits des femmes, telles que des lois contre la violence domestique, le harcèlement sexuel et la discrimination. Cependant, l’application effective de ces lois demeure un défi. Les femmes continuent de faire face à des obstacles pour accéder à la justice, notamment en raison de la discrimination de genre au sein du système judiciaire. Il est essentiel que les gouvernements africains renforcent l’application de ces lois et veillent à ce que les femmes aient un accès égal à la justice. En outre, il est nécessaire de sensibiliser davantage les femmes à leurs droits juridiques et de renforcer leur capacité à les faire valoir.
Les femmes africaines dans les domaines de la science, de la technologie,
de l’ingénierie, etc.
Les femmes africaines jouent un rôle de plus en plus important dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM)[19] : Elles contribuent à la recherche scientifique, à l’innovation technologique et à l’avancement de l’ingénierie et des mathématiques en Afrique.
Grâce à leurs compétences et à leur expertise, elles participent activement à la résolution des problèmes sociaux et environnementaux, à la création de solutions durables et à la promotion du développement socio-économique du continent. Les gouvernements et les institutions académiques reconnaissent de plus en plus l’importance de soutenir et de promouvoir la participation des femmes africaines dans ces domaines, en mettant en place des programmes de bourses d’études et des initiatives visant à encourager leur présence et leur leadership. Les femmes africaines dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) sont des modèles inspirants pour les jeunes filles et contribuent à changer les perceptions traditionnelles sur les rôles de genre en Afrique.
De plus en plus de femmes africaines dirigent des programmes STIM qui intègrent ces quatre domaines dans un seul programme transdisciplinaire. Elles se concentrent sur l’application dans le monde réel et le partage des connaissances. L’Union africaine reconnaît que les filières STIM sont essentielles pour le développement socioéconomique de l’Afrique. Encourager la participation des filles et des femmes dans ces domaines est alors un enjeu mondial majeur.[20].
Dans le même ordre d’idées, il convient de souligner la participation active des femmes africaines dans les domaines des technologies et de l’innovation, notamment en ce qui concerne l’automation. En effet, les technologies et l’innovation jouent un rôle crucial dans l’autonomisation des femmes africaines. Les avancées technologiques ont permis aux femmes d’accéder à de nouvelles opportunités économiques et d’améliorer leur qualité de vie. Par exemple, l’utilisation des téléphones mobiles a facilité la communication et l’accès à l’information, permettant aux femmes d’entreprendre des activités commerciales en ligne et d’établir des réseaux professionnels. De plus, les plateformes numériques ont permis aux femmes de vendre leurs produits et services à un public plus large, augmentant ainsi leurs revenus.
Dans le domaine de la santé, les applications mobiles ont aidé les femmes à accéder à obtenir des informations sur les soins prénatals et postnataux. L’innovation technologique a également ouvert de nouvelles perspectives dans l’éducation en permettant l’enseignement à distance et l’accès à des cours en ligne.
Perspectives futures
La question de la femme africaine et le développement sont intimement liés. Malgré les nombreux défis sociaux et culturels auxquels elles font face, les femmes africaines ont réussi à s’émanciper et à jouer un rôle accru dans différents domaines. L’éducation des femmes en Afrique a progressé, leur donnant accès à de meilleures opportunités sur le marché du travail. Leur participation politique s’est renforcée, avec des femmes dirigeantes occupant des postes clés. De plus, des initiatives de développement économique dirigées par des femmes ont vu le jour, contribuant à la croissance économique de la région. Cependant, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir la santé et le bien-être des femmes africaines, ainsi que pour promouvoir leur autonomisation grâce aux technologies et à l’innovation. Les droits juridiques des femmes doivent également être renforcés et des mesures doivent être prises pour encourager la participation des femmes dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques.
En regardant vers l’avenir, il est crucial de continuer à soutenir la femme africaine dans sa quête d’égalité et de développement, car elle joue un rôle clé dans la prospérité de l’Afrique. Comme le souligne l’Exhortation apostolique post-synodale de Benoît XVI Africae munus, « les femmes en Afrique apportent une grande contribution à la famille, à la société et à l’Église avec leurs nombreux talents et leurs dons irremplaçables ». Cette même Exhortation apostolique post-synodale reconnait également que « s’il est indéniable que des progrès ont été accomplis pour favoriser l’épanouissement et l’éducation de la femme dans certains pays africains, il reste cependant que, dans l’ensemble, sa dignité, ses droits ainsi que son apport essentiel à la famille et à la société ne sont pas pleinement reconnus ni appréciés »[21]. Il reste donc des efforts à fournir pour encourager la participation effective des femmes au développement de l’Afrique.
[1] Ce n’est pas sans raison que l’exhortation apostolique post-synodale ECCLESIA IN AFRICA avait « déploré des coutumes et des pratiques africaines « qui privent les femmes de leurs droits et du respect qui leur est dû » et a demandé que l’Église en Afrique s’efforce de promouvoir la sauvegarde de ces droits. » (Cf. ECCLESIA IN AFRICA, n° 82 §3.)
[2] Lire pour plus d’informations : B. DIOP – P. MLAMBO-NGCUKA, « Réseau des femmes africaines dirigeantes; un mouvement pour la transformation de l’Afrique », in UN.ORG Africarenewal, (https://www.un.org/africarenewal/fr/a-la-une/reseau-des-femmes-africaines-dirigeantes-un-mouvement-pour-la-transformation-de-lafrique), 19/08/2020.
[3] Cf. S. LETOUZEY, « Le rôle des femmes dans le développement de l’Afrique : L’autonomisation des continents », in UNICAF, (https://www.unicaf.org/fr/le-role-des-femmes-dans-le-developpement-de-l-afrique-l-autonomisation-des-continents/), 28/06/2023.
[4] Cf. J. BUGAIN, « La problématique du rôle des femmes dans le développement en Afrique : l’implication du CIFAD », in Recherches féministes, Volume 1, numéro 2, 1988, p.121–126. (https://doi.org/10.7202/057520ar).
[5] Cf. D. WEIL, « Les femmes sont les moteurs du développement de l’Afrique », in Africa On Air, (https://africa-on-air.com/economie/2021/10/les-femmes-et-leur-role-dans-le-developpement-de-lafrique/), 23 octobre 2021.
[6] Cf. https://makesense.org
[7] Cf. https://www.lafabrique-bf.com
[8] Cf. https://www.cticdakar.com/fr
[9] Cf. A. LAURE – N. O’SULLIVAN, « Une nouvelle génération de PDG : Six femmes d’affaires africaines discutent de la question de l’égalité hommes-femmes dans le secteur privé », in Blog World Bank, (https://blogs.worldbank.org/fr/voices/une-nouvelle-generation-de-pdg-six-femmes-d-affaires-africaines-discutent-de-la-question-de-legalite-hommes-femmes-dans-le-secteur-prive), 18/10/2017.
[10] Cf. C. KALALA, « République démocratique du Congo : l’entrepreneuriat des femmes en temps de crise », in LePoint, (https://www.lepoint.fr/afrique/republique-democratique-du-congo-l-entrepreneuriat-des-femmes-en-temps-de-crise-23-04-2024-2558505_3826.php#11), 23/04/2024. Lire aussi : S. KAMBASHI, « Journée des micro, petites et moyennes entreprises : appel à un accompagnement sérieux », in Vatincannews, (https://www.vaticannews.va/fr/monde/news/2024-06/journee-micro-petites-et-moyennes-entreprises-accompagnement.html), 27/06/2024.
[11] On peut citer ici Nabou Fall, fondatrice de Nabou Fall Akademy, une Académie de formation et coaching en leadership et communication transformationnelle. Nabou Fall est CEO de Vizeo depuis 2007. Vizeo est une agence de publicité avec des bureaux en RDC, Côte-d’Ivoire et au Mali, aidant les grandes entreprises à mettre en œuvre des campagnes de publicité et des relations publiques stratégiques en Afrique.
[12] Cf. A. MARI TRIPP, « Women’s Political Movements and Civil Society in Africa », in OXFORDRE, (https://oxfordre.com/politics/display/10.1093/acrefore/9780190228637.001.0001/acrefore-9780190228637-e-713#), 25/02/2019.
[13] CF. A. SISULU, « Women and the struggle against Apartheid », in SAHISTORY, (https://www.sahistory.org.za/article/women-and-struggle-against-apartheid), 27/08/2019.
[14] Cf. R. WINTHROP, « Improving access to quality public education in Africa », in BROOKINGS, (https://www.brookings.edu/articles/improving-access-to-quality-public-education-in-africa/), 11/02/2022.
[15] Cf. D. WADHWA, « More men than women are literate », in BLOGS.WORLDBANK, (https://blogs.worldbank.org/en/opendata/more-men-women-are-literate), 05/09/2019.
[16] Cf. A. B. EDGELL, « Vying for a Man Seat: Gender Quotas and Sustainable Representation in Africa », in African Studies Review, Vol. 61, No. 1 (APRIL 2018), p. 185-214.
[17] On peut lire avec intérêt : UNU-MERIT, « Political empowerment of women in Africa: Influence or number? », in Merit.Unu, (https://www.merit.unu.edu/political-empowerment-of-women-in-africa-influence-or-number/), 13/11/2019.
[18] Cf. F. SERRANO, « Les femmes en Afrique : problèmes et défis auxquels elles sont confrontées », in Omnes, (https://omnesmag.com/fr/nouvelles/experiencias/femmes-afrique-problemes-defis/), 28/02/2018.
[19] Cf. A. MUKASHYAKA, « Davantage de filles et de femmes dans les filières scientifiques pour libérer le potentiel socioéconomique de l’Afrique », in Globalpartnership, (https://www.globalpartnership.org/fr/blog/filles-femmes-filieres-sciences-technologie-ingenierie-mathematiques-stim-potentiel-socioeconomique-afrique), 13/08/2020.
[20] Lire : A. IBIRONKE, « Les STIM peuvent développer les innovations dont nous avons besoin en Afrique, selon Gecci Karuri-Sebina », in UN.Africarenewal, (https://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/septembre-2021/les-stim-peuvent-d%C3%A9velopper-les-innovations-dont-nous-avons-besoin-en#:~:text=Les%20STIM%20sont%20une%20%C3%A9tape,%2C%20environnement%2C%20fabrication%2C%20etc.), 13/09/2021.
[21] Cf. Exhortation apostolique post-synodale AFRICAE MUNUS, n° 55-56.