LES ÉTATS-UNIS DE TRUMP A BIDEN-De l’insurrection à l’inauguration
Last Updated Date : 19 octobre 2022
Published Date:5 octobre 2020

Pour les catholiques des États-Unis, le 6 janvier aurait dû être une journée tranquille. Joe Biden avait été élu président et le Congrès était sur le point de confirmer le vote populaire. La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, ouvrant la session de l’assemblée parlementaire avait souligné que c’était la fête de l’Épiphanie et avait récité la « Prière pour la paix », attribuée à saint François d’Assise : « Fais de moi un instrument de ta paix. Là où sont les ténèbres, toi – sic – apporte la lumière. Là où est la haine, fais que nous apportions l’amour. Là où est le désespoir, que nous apportions l’espérance ».

Comme Pelosi, le nouveau président Biden pratique ouvertement sa foi chrétienne, mais sans ostentation. Dans son discours de remerciement, il a cité Qoelet : « Il y a un temps pour tout », ajoutant que c’est « un temps pour guérir ».

Dans ce discours, Biden, connu pour son caractère empathique et expansif, a tendu la main aux familles des près de 400000 Américains qui ont perdu la vie à cause du coronavirus, leur adressant les premières lignes de l’hymne Sur des ailes d’aigle. Puis, il a conclu : « Maintenant, sur les ailes de cet aigle, nous allons ensemble nous engageons dans l’œuvre que Dieu et l’histoire nous ont appelés à faire ».

Pourtant, l’histoire n’a pas rendu les choses faciles pour ces deux dirigeants âgés : Joe Biden a 78 ans et Nancy Pelosi 80 ans. Depuis l’époque de Franklin Delano Roosevelt, aucun président américain n’a eu à affronter à une série de défis comme ceux qui l’attendent aujourd’hui : la pire crise de santé publique depuis 1918, la plus profonde crise économique depuis la Grande Dépression. Comme si cela ne suffisait pas, ces deux dirigeants sont confrontés à une fracture politique abyssale entre les traditions démocratiques civiques américaines et la menace d’un soulèvement des milices organisées. De plus, sous une grande partie de ces troubles civils, il y a le retour convulsif de la maladie héréditaire particulière des États-Unis : le racisme.

Ainsi, au moment de sa pire crise depuis la guerre civile, les États-Unis se sont tournés vers deux catholiques pour les guider au-delà de l’obscurité d’un gouvernement xénophobe et d’une rébellion civile déchaînée. À leur tour, victimes d’attaques de cultural warriors (« guerriers culturels »), mêmes catholiques, ils ont refusé de diffamer leurs adversaires et ont appelé les Américains à s’unir pour une cause commune. Biden a déclaré que « l’âme de l’Amérique » doit être guérie et que ce sera la mission clé de sa présidence. « Des millions d’Américains assoiffés d’une foi centrée sur la guérison et l’inclusion y adhéreront », a commenté Michelle Boorstein dans le Washington Post.

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