« Nous ne pouvons pas vraiment nous connaître si nous n’avons pas appris auparavant la nature de tous les êtres vivants », écrivait saint Ambroise au IVe siècle. Trois siècles plus tôt, saint Paul avait tracé une ligne allant de la création au Créateur : « Depuis la création du monde, on peut voir avec l’intelligence, à travers les œuvres de Dieu, ce qui de lui est invisible : sa puissance éternelle et sa divinité. »[1] (Rm 1, 20). Le rapprochement de ces deux affirmations fait penser que la création est à la fois le moyen de la connaissance de nous-mêmes et le moyen de la connaissance de Dieu. Cet article vise à montrer comment la dégradation de l’environnement, en particulier l’extinction des espèces, conduit à un appauvrissement de l’imagination théologique et morale.
Une expérience personnelle dans un village du Malawi
Dans les années 80, le parc national de la Liwonde, au Malawi, regorgeait de toutes sortes de flore et de faune. Les enfants devaient souvent faire face à des éléphants, des babouins et des phacochères, qui sortaient du parc pour piller les récoltes. Ils connaissaient non seulement les noms et les caractéristiques des divers oiseaux, plantes et animaux, mais ils avaient aussi appris des anciens à tirer la sagesse humaine de ces créatures de Dieu. Les récits qu’ils écoutaient provenaient d’un folklore débordant de figures animales utilisées pour symboliser des comportements louables ou répréhensibles.
Les jeux étaient remplis de biomimétisme, c’est-à-dire d’imitation de la nature et du comportement des êtres créés. Le monde humain et le monde non humain avaient beaucoup de points communs. Ce dernier nous aidait non seulement dans des besoins pratiques tels que la nourriture et les médicaments, mais il était aussi la source d’une sagesse qui aidait notre communauté à clarifier les ambiguïtés de la condition humaine.
Aujourd’hui, cependant, après 40 ans, les choses ont changé : le parc national est une version détériorée de sa gloire passée. En raison de la déforestation effrénée et du braconnage, la riche biodiversité que les enfants connaissaient a disparu. Les sécheresses fréquentes ont poussé de nombreux animaux vers des pâturages plus verts. Les jeunes d’aujourd’hui ont du mal à comprendre les proverbes qui font référence à la nature et au comportement des plantes et des animaux : pour les comprendre, ils auraient besoin de nombreuses explications sur la nature et les caractéristiques des différentes plantes et animaux présents dans les proverbes et le folklore.
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