LE VOYAGE D’UN PEUPLE. François au Mozambique, à Madagascar et à l’île Maurice
Last Updated Date : 5 février 2021
Published Date:28 mai 2020

Le vol avec avec à son bord le pape François a atterri à l’aéroport de Maputo, capitale du Mozambique, le 4 septembre à 18h20. C’est ainsi qu’a commençé le voyage qui a conduit le Pape au Mozambique, à Madagascar et à l’île Maurice. Le Pape a été accueilli par le Président de la République et son épouse au pied de l’avion. Deux enfants en habits traditionnels lui ont offert des fleurs. Après avoir reçu un accueil festifs avec de la musique et des danses locales, il s’est rendu directement à la nonciature apostolique.

 

Mozambique : “Protagonistes du destin de leur nation”

La première rencontre a eu lieu le lendemain matin à 9 h 40 à la résidence présidentielle, le Palacio de Ponta Vermelha, un ancien bâtiment de style colonial, où le pape a rendu une visite de courtoisie au président Filipe Jacinto Nyusi et où il a rencontré les autorités, les représentants de la société civile et celles du corps diplomatique. Après les paroles du président, le pape a prononcé son discours. Des mots de proximité et de solidarité “envers tous ceux qui ont été touchés récemment par les cyclones Idai et Kenneth”, les 13 et 25 mars Avril : plus de 600 victimes, la destruction de centaines de milliers d’hectares de terres arables et une grave urgence sanitaire avec plus de 73 000 personnes déplacées. C’est toujours un point important dans les voyages de François : toucher les plaies ouvertes du peuple.

Le Pape a ensuite exprimé s reconnaissance « pour les efforts qui, depuis des décennies, sont accomplis afin que la paix redevienne la norme et la réconciliation, le meilleur chemin pour affronter les difficultés et les défis » de la nation. Le Mozambique, en effet, a été pendant plusieurs siècles sous la domination portugaise, obtenant son indépendance le 25 juin 1975, après plus de 10 ans de lutte armée menée par le « Frelimo » (Front de libération du Mozambique), une formation marxiste-léniniste. Depuis cette époque, des luttes fratricides ont perdurées entre « Frelimo » et le mouvement anticommuniste armé de la « Renamo » (Résistance nationale du Mozambique), dans une guerre civile qui a duré plus de 15 ans. François a évoqué la signature de l’accord du cessez-le-feu définitif entre frères mozambicains, qui a eu lieu en août dernier dans le Parc national de Gorongosa : un jalon posé par des personnes courageuses sur la voie de la paix qui part de cet Accord général de 1992 conclu à Rome, après 27 mois de négociations avec la médiation de la Communauté Sant’Egidio, l’Église locale, et l’implication du gouvernement italien[1]. L’Accord d’août prévoit le désarmement de plus de 5 000 combattants et des élections générales le 15 octobre.

Nous savons bien combien le thème de la paix est important dans le Magistère de François. Son approche n’est pas vaguement pacifiste : « l’absence de guerre ». Il est conscient que la paix est parfois utilisée comme un calmant contre de justes protestations. Au Mozambique, le Pape a réaffirmé que la paix implique de «  reconnaître, de garantir et de reconstruire concrètement la dignité, bien des fois oubliée ou ignorée, de nos frères, pour qu’ils puissent se sentir les principaux protagonistes du destin de leur Nation[2] ». Les différentes formes d’agression et de guerre trouveront un terrain fertile là où les périphéries sont négligées et là où il y a pas d’égalité de chances. C’est là le point central : le peuple doit se sentir protagoniste de la construction de la nation et de la société civile. Et c’est certainement un moyen fondamental pour chaque Mozambicain de sentir que ce pays est le sien grâce à un « développement productif, durable et inclusif » et à l’équité. En ce sens, prendre soin de « notre Maison Commune » est promordial : « protection de la terre est aussi la protection de la vie, qui demande une attention spéciale quand on constate la tendance au pillage et à la spoliation ».

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