Dans le cours de l’histoire, l’éducation des catholiques a été confiée en grande partie aux religieux. C’est ainsi depuis la création des écoles autour des monastères, puis avec la fondation des universités et de nombreuses congrégations religieuses, en particulier au XIXe siècle. Beaucoup de saints se sont consacrés à l’éducation des jeunes, comme saint Marcellin Champagnat, saint Joseph Calasanz ou sainte Jeanne de Lestonnac, pour n’en citer que quelques-uns, et avec eux des milliers de religieux et de laïcs qui ont consacré leur vie à offrir une bonne éducation et à étendre ainsi le royaume de Dieu. Année après année, d’anciens élèves sont sortis de leurs écoles, capables de vivre selon les différents charismes des fondateurs et de transmettre aux autres tout le bien reçu.
Aujourd’hui, le contexte a changé et, au cours des dernières décennies, l’éducation publique et laïque s’est renforcée dans une bonne partie du monde. Or, bien qu’il y ait encore des espaces qu’elle ne peut atteindre, dans la plupart des sociétés occidentales, l’éducation laïque et l’éducation religieuse coexistent dans un contexte sécularisé, où la dimension chrétienne perd progressivement de son influence, même si cela ne signifie pas nécessairement qu’elle perd de l’importance. C’est pourquoi, en plein XXIe siècle, il devient de plus en plus urgent de rappeler le sens de l’instruction religieuse, c’est-à-dire la motivation principale qui, depuis si longtemps, pousse la plupart des congrégations et des diocèses, ainsi que d’autres réalités ecclésiales, à continuer à se concentrer sur cet instrument d’évangélisation, non sans quelques difficultés. Cela explique pourquoi il y a encore des écoles dans les quartiers où très peu se déclarent croyants, dans les centres éducatifs où il n’y a plus de religieux, ou dans les pays où la foi suscite la méfiance.
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[1] L’origine, la structure et une partie des idées de cet article sont tirées du II Colloque JESEDU-Global 2021, « Contribuire a un futuro pieno di speranza ». Dans ce texte, nous nous inspirons également de notre article « Educación jesuita : El arte de construir catedrale », Educsi(Département de l’éducation de la Province espagnole de la Compagnie de Jésus).
[2] Au cours de l’article, certaines idées de base tirées de la spiritualité ignatienne et de la tradition des écoles jésuites sont exposées, qui dans certains cas ont servi de référence sur ce que l’on entend par formation religieuse. Un exemple clair est la publication du Ratio studiorum en 1599 et l’impact qu’il a eu sur le monde de l’éducation.
[3] « L’éducation doit viser le plein épanouissement de la personnalité humaine et le renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Il doit promouvoir la compréhension, la tolérance, l’amitié entre toutes les nations, les groupes raciaux et religieux, et doit encourager le travail de l’ONU pour le maintien de la paix. »
[4] Cf. François, Exhortation apostolique Evangelii gaudium (EG), nº 231.
[5] Cf. QA 37.
[6] Cf. FT 77.
[7] « Et qu’il se montre néanmoins apte à réconcilier les dissidents, à aider et à servir pieusement ceux qui sont dans les prisons et les hôpitaux, et à accomplir, dans une absolue gratuité, toutes les autres œuvres de charité qui sembleront utiles pour la gloire de Dieu et pour le bien commun » (Formule de l’Institut de la Compagnie de Jésus de 1550, approuvée et confirmée par Jules III, dans Ignace de Loyola, Gli scritti, Turin, UTET, 217).
[8] « En lui [le Christ], Dieu nous a réconciliés avec lui-même et entre nous, nous arrachant à l’esclavage du diable et du péché. En sorte que chacun de nous peut dire avec l’Apôtre : le Fils de Dieu “m’a aimé et il s’est livré lui-même pour moi” (Ga 2,20). En souffrant pour nous, il ne nous a pas simplement donné l’exemple, afin que nous marchions sur ses pas, mais il a ouvert une route nouvelle : si nous la suivons, la vie et la mort deviennent saintes et acquièrent un sens nouveau » (Gaudium et spes [GS], nº 22).
[9] Jean-Paul II, Message pour la célébration de la XXXVe Journée mondiale de la Paix,1er janvier 2002.
[10] Cf. François, Laudato si’ (LS), nº 67.