Il suffit de regarder les médias et l’actualité pour constater qu’en ce XXIe siècle, le virus du populisme s’est largement répandu et a élu domicile dans presque tous les coins de la planète. Il attise les conflits, agite les drapeaux, ébranle les institutions. Il déstabilise les gouvernements et donne du souffle à des conspirations ridicules. Il se cache indifféremment dans les groupes de droite et de gauche, il est soutenu par les progressistes, les nationalistes et les conservateurs au service de causes apparemment nobles et justes, et dans d’autres cas pour attiser la rancœur, la soif de vengeance et le mécontentement. Il est présent dans les gouvernements, les parlements et, bien sûr, dans les réseaux sociaux, il est largement dominant dans les talk-shows télévisés, s’installe à la table de nos foyers et trouve dans la surdose d’informations et la sphère émotionnelle un lieu d’incubation idéal.
Malheureusement, ce phénomène contagieux qui polarise et divise ne se limite pas à l’arène politique mais peut contaminer d’autres dimensions de notre existence, y compris l’appartenance à l’Église. Il colporte des solutions faciles à des problèmes difficiles. Il ne trouve pas son origine dans l’écosystème qui le nourrit et, de par sa nature même, il est enraciné dans la pauvreté de la pensée, qui empêche les individus et les communautés de comprendre toute la complexité de la réalité. Pour schématiser, c’est comme si chacun se déplaçait dans l’obscurité de la nuit avec ses seuls feux de croisement, s’exposant ainsi à des réactions soudaines et émotives, alors qu’il faudrait avant tout conserver une vision aussi profonde, nette et large que possible de la réalité.
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