« Quand il parlait, Jésus utilisait un langage simple et se servait aussi d’images qui étaient des exemples tirés de la vie quotidienne, de façon à pouvoir être compris facilement par tous. C’est pourquoi on l’écoutait volontiers. On appréciait son message qui arrivait droit au cœur ; et ce n’était pas ce langage compliqué à comprendre, celui qu’utilisaient les docteurs de la loi de l’époque qui ne se comprenait pas bien, mais qui était plein de rigidité et éloignait les personnes. Et avec ce langage, Jésus faisait comprendre le mystère du Royaume de Dieu ; ce n’était pas une théologie compliquée[1]. » L’été dernier, à l’occasion d’un Angelus dominical, le pape François a ouvert son commentaire de la parabole du semeur par cette réflexion sur le langage de Jésus : un langage simple, qui va droit au cœur ; à l’opposé, affirme le pape, du langage compliqué d’une théologie rigide qui éloigne les personnes du mystère du Royaume.
Le discernement sur les deux langages est clair : celui qui nous rapproche directement de l’amour de Jésus provient de l’« esprit bon » ; celui qui nous éloigne de l’amour de Jésus provient de l’« esprit mauvais ». Dans cette perspective, que pouvons-nous dire du langage utilisé par certains médias, qui va aussi droit au cœur, non pour répandre le bon grain, mais pour semer une ivraie empoisonnée ?
Parfois, il nous arrive de lire des articles qui attaquent l’Église et le pape. Oui, l’Église et le pape, car il s’agit d’une attaque menée contre eux deux, même si certains affirment attaquer le pape pour défendre la doctrine de l’Église ; tout comme d’autres disent défendre le pape alors qu’ils s’en prennent à l’Église. Le langage qu’ils utilisent ne semble pas compliqué : les titres à propos d’intrigues de pouvoir, de venin répandu parmi les grands prélats, de luttes internes à la Curie, de sensationnelles erreurs pastorales ou politiques et de menaces contre la doctrine catholique sont très clairs et directs. Mais un langage simpliste n’est pas un langage simple, bien qu’il puisse lui ressembler, tout comme, au début, l’ivraie ressemble au bon grain.
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