LE DESPOTE ET LE PAUVRE NABOT Une histoire sans fin
Last Updated Date : 14 octobre 2022
Published Date:16 novembre 2018

« L’histoire de Nabot est antique dans le temps, mais dans la réalité, c’est une histoire de tous les jours[1] » : Ambroise commence ainsi le récit du pauvre Nabot assassiné par le roi Achab afin de s’emparer de sa vigne. Nabot de Yizréel, Achab de Samarie, sa femme Jézabel et le prophète Élie sont les personnages du premier livre des Rois, où l’on raconte l’aventure[2]. Les protagonistes du temps passé sont : le roi, puissant et riche de tout bien, qui convoite aussi une petite vigne jouxtant ses interminables propriétés ; l’épouse et instigatrice du délit ; ensuite le pauvre qui n’a qu’une modeste vigne héritée de ses pères ; et enfin, le prophète qui dénonce l’injustice et secoue les consciences.

L’histoire se répète à l’époque d’Ambroise, dans celle qui était alors la capitale de l’Empire romain, qui est en train de changer profondément et de se transformer ; les puissants y ont des richesses immenses qu’ils gaspillent de manière indigne : non seulement dans des maisons décorées d’or et dans des palais ornés de pierres précieuses, mais aussi en jeux grandioses pour honorer leurs enfants, ou encore en banquets composés de centaines de plats. Leur débauche de richesses jure avec la pauvreté et la misère des masses.

C’est ici qu’apparaît Ambroise, l’évêque de Milan, provenant d’une famille d’origine sénatoriale, aisée et puissante. Du temps où il avait été catéchumène, il était préfet de la ville et avait bien connu, personnellement, les jeux et les tripatouillages des riches et des puissants. Devenu chrétien, il avait fait don à l’Église de toutes ses propriétés. Le diacre Paulin, son biographe, certifie qu’il lui avait aussi donné l’or et l’argent qu’il possédait.

Achab et Nabot sont également des personnages de l’histoire de tous les temps et de tous les lieux[3], où le pouvoir devient despotique et la justice prend le visage de la corruption. Dans cette histoire, nous aussi sommes là, qui ne nous contentons pas de ce que nous avons et voulons posséder toujours plus au détriment des pauvres et des moins fortunés. Mais la Parole de Dieu, sur laquelle se fonde l’œuvre d’Ambroise, a une force inattendue, une valeur pérenne et actuelle chaque fois que l’on perpétue une injustice au détriment des derniers, des miséreux, des exploités, des affamés.

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