Neuf années de guerre en Syrie
Neuf années se sont écoulées depuis le début du conflit syrien, c’est-à-dire depuis que l’optimisme du « printemps arabe » de 2011 s’est transformé en tragédie. Pour la Syrie, tout a commencé le 15 mars de la même année, lorsque les manifestants sont descendus dans les rues de Daraa, dans le sud-ouest du pays, et bientôt les manifestations – le plus souvent pacifiques – se sont répandues dans tout le pays. Les gens demandaient la fin du régime de la famille Assad, qui était au pouvoir depuis 40 ans. La police d’État, comme toujours, a réagi avec une extrême dureté contre des personnes non armées et, en quelques semaines, il y eut des centaines de morts. En réponse, beaucoup d’opposants du régime se sont organisés et ont pris les armes. En Syrie, après neuf ans de guerre civile, on compte 384 000 morts[1].
De plus, selon l’ONU, le nombre de personnes déplacées depuis le début du conflit serait d’environ sept millions, et il y aurait plus de 5 millions réfugiés à l’étranger, notamment en Turquie, au Liban, en Jordanie et dans plusieurs États européens. Au nombre de personnes déplacées il faut ajouter les nombreuses personnes qui ont campé pendant plusieurs mois dans la petite province d’Idlib, près de la frontière turco-syrienne (fermée en 2018, en raison des bombardements intenses du régime et de ses alliés), dans l’espoir de pouvoir le traverser[2] ou d’être « relocalisées » dans les zones qu’ils avaient abandonnées.
Au cours des mois d’hiver de 2019, cette province, devenue un immense camp de regroupement de réfugiés[3], a subi de lourdes frappes aériennes de l’armée de l’air russe et des forces gouvernementales syriennes, qui ont rendu la vie de ses habitants impossible et ont forcé nombre d’entre eux à fuir. Jean Larquet, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, a averti, le 5 février, qu’« il n’y a plus de lieu sûr à Idlib, car des bombes tombent partout »[4].
C’est malheureusement la honte de la guerre en Syrie, où différentes puissances – la Syrie, la Russie, l’Iran et la Turquie – se disputent un petit territoire, sur lequel vivent environ trois millions et demi de personnes, provoquant une crise humanitaire sans précédent.
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