Il y a un an, le 22 septembre 2018, un accord entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine a été signé. Malgré son caractère provisoire, il est un fait tellement important qu’il n’est pas étonnant que les commentaires et même les études plus approfondies continuent à se multiplier. Nous présentons donc un volume – édité par les deux sinologues de l’Université catholique de Milan, Agostino Giovagnoli et Elisa Giunipero – qui offre une aide précieuse pour comprendre non seulement l’histoire et la nature de l’accord mais également les conditions pour qu’il puisse porter ses fruits pour la vie de l’Église catholique chinoise[1].
Le volume est ouvert par une préface éclairante du Card. Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat, sur la nouvelle « approche romaine » de la question chinoise et une contribution d’Andrea Riccardi, qui insiste sur le rôle décisif du pape François dans la reprise des relations entre le Saint-Siège et la Chine, après plusieurs décennies d’événements contraires, conduites fermement jusqu’à ce premier résultat historique.
L’histoire des relations sino-vaticanes
Agostino Giovagnoli consacre la plus vaste contribution au thème « Le Saint-Siège et la Chine de 1978 à 2018 », c’est-à-dire depuis le début du pontificat de saint Jean-Paul II jusqu’à nos jours. C’est l’étude la plus détaillée jamais publiée sur le sujet et sur cette période. L’auteur rappelle les différentes phases du dialogue et ses crises (les interruptions en 1981, 2000 et 2010), dont il tente d’identifier les causes et les responsabilités des deux côtés.
Il est intéressant de noter que Giovagnoli donne une lecture des événements « chinois » du pontificat de Benoît XVI : l’institution de la « Commission pour l’Église catholique en Chine » ; l’élévation au cardinalat de l’évêque de Hong Kong, Mgr J. Zen Ze-kiun et le rôle qu’il a joué dans la Commission et pour le renforcement de ses positions ; la « Lettre aux catholiques chinois » du pape et la discussion sur son interprétation. L’auteur conclut malheureusement que « la rupture qui a eu lieu entre 2009 et 2010 était encore plus lourde que les précédentes ».
En ce qui concerne le pape François, Giovagnoli note la nouveauté de l’approche par rapport aux négociations précédentes, caractérisées plutôt par la recherche d’un « échange » des avantages des deux parties, et voit le « contenu principal » dans « l’engagement dans la collaboration ». Cela « signifie que les deux parties ont renoncé à procéder de manière indépendante : elles n’ont pas défini la “souveraineté” respective, “spirituelle” dans le cas du Saint-Siège et “temporelle” dans le cas du gouvernement chinois, mais ont renoncé à les exercer séparément » (p. 69).
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