LA VIE CHRÉTIENNE COMME COURSE DE FOND
Last Updated Date : 21 novembre 2024
Published Date:20 novembre 2024

À quoi peut-on comparer la vie chrétienne ? À un sprint ou à une course de fond ? Dans ses lettres, Paul emploie l’image de la course : « Ne savez-vous pas que, dans les courses du stade, tous courent, mais un seul obtient le prix ? Courez donc de manière à le remporter » (1 Co 9,24). L’image était extrêmement familière pour le monde antique et en particulier pour les Corinthiens qui organisaient les jeux isthmiques (cf. aussi Ga 2,2 et Ph 2,16). Mais tout chrétien doit-il être un athlète ? La vie chrétienne consiste-t-elle en une longue course jusqu’à la victoire finale[1] ? Nous aimerions revenir sur cette image familière et sur la façon dont les chrétiens se représentent leur vie spirituelle dans une société marquée par le burn-out et la fatigue. En effet, nombreuses sont les études qui soulignent combien notre société contemporaine est marquée par un épuisement croissant des individus[2]. Ils semblent engagés dans une course folle contre le temps et dans l’autodéfinition d’eux-mêmes qui les épuisent et les fragilisent. Sommés de devenir eux-mêmes et lancés dans une fuite en avant éperdue, ils manquent de repos et de silence, de contemplation et de temps pour recevoir la vie comme un don. Et les chrétiens ne sont pas immunisés contre ces travers. Une chose pourtant distingue les chrétiens de leurs contemporains : ils ont pour modèle un homme appelé Jésus. Certes, il est aussi leur Dieu – et par là inimitable – mais sa vie est sans cesse méditée et contemplée. Et Saint Paul écrit : « Imitez-moi, comme moi aussi j’imite le Christ » (1 Co 11,1). Mais cet exemple a-t-il toujours un effet positif ?

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