En regardant les quatre siècles d’histoire de la Compagnie de Jésus qui nous ont précédés, nous avons tous l’habitude de parler de la « Première » ou « ancienne » Compagnie de Jésus (de sa fondation au 16ème siècle jusqu’à la suppression en 1773) et de la « deuxième » ou « nouvelle » Compagnie (de sa restauration en 1814 jusqu’à aujourd’hui). Toutefois, au cours des dernières années, on a aussi parlé d’une « troisième » Compagnie, entendant généralement la période qui va de Vatican II jusqu’à nos jours. En fait, il y a eu tant changements si importants dans la vie du monde et de l’Église qui se sont profondément reflétés dans la Compagnie de Jésus au cours des six dernières décennies, que nous sommes menés à les considérer comme une nouvelle période de l’histoire des jésuites[1].
Le Concile Vatican II (1962-65) constitue sans aucun doute un tournant dans l’histoire de l’Église et, par conséquent, dans celle des instituts religieux, appelés à se renouveler en profondeur. Lors du Concile, le 5 octobre 1964, le Supérieur général jésuite, le Belge Jean-Baptiste Janssens mourut, et la XXXI Congrégation générale fut convoquée pour l’élection de son successeur. Le 22 mai 1965, le P. Pedro Arrupe. Ce dernier a pu participer à la dernière session du Conseil et – après une période d’interruption des réunions de la Congrégation – a activement présidé la reprise et la conclusion des travaux de la Congrégation elle-même. Dans les derniers mois de 1966, celle-ci procéda à une révision majeure du gouvernement et de la vie et des activités de la Compagnie de Jésus à la lumière des indications du Concile[2].
Il n’est donc pas arbitraire de considérer le Concile Vatican II, la XXXIe Congrégation générale et le début du généralat du P. Arrupe comme le départ d’une nouvelle période dans l’histoire de la Compagnie de Jésus. Cette période qui, s’étendant jusqu’à aujourd’hui, a vu la succession de quatre généralats : Pedro Arrupe (1965-83, comprenant aussi la période de gouvernement du délégué pontifical, P. Paolo Dezza, entre 1981 et 1983) ; Peter-Hans Kolvenbach (1983-2008) ; Adolfo Nicolás (2008-2016) ; Arturo Sosa (2016 -…). Ces généralats correspondent à la succession de quatre pontificats (mis à part, à cause de son extrême brièveté, celui de Jean-Paul Ier), avec lesquels ils se « chevauchent » dans une certaine mesure : Paul VI (1963-78), pendant 13 ans le « Pape d’Arrupe » ; Jean-Paul II (1978-2005), pendant 22 ans le « Pape de Kolvenbach » ; Benoît XVI (2005-13), pendant 3 ans avec Kolvenbach et 5 avec Nicolás ; François (2013 -…), « le Pape de Nicolás et Sosa ».
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