LA SPIRITUALITÉ INDIGÈNE DE L’AMAZONIE ET LA SAUVEGARDE DE LA « MAISON COMMUNE »
Last Updated Date : 5 février 2021
Published Date:3 juin 2020

Définition des termes

Dans le dialogue entre la théologie spirituelle et l’anthropologie, le terme « spiritualité » est associé à une attitude déterminée de l’homme face à la finitude et à la radicalité de l’existence humaine, en référence à certaines valeurs profondes et vitales qui le conduisent à penser, sentir et agir[1]. Dans cette perspective, la spiritualité devient un domaine qui contient tout ce qui peut être relié non seulement à la religion ou à la transcendance, mais également au désir du bien-être, que l’on peut décrire comme un moyen de traiter des questions anthropologiques et des préoccupations afin d’atteindre à une vie toujours plus riche et plus authentiquement humaine. Dans son sens le plus large, ce terme fait donc référence à toute valeur religieuse ou éthique qui se concrétise comme une attitude ou un esprit d’où proviennent les actions humaines.

C’est l’opinion des spécialistes de la théologie spirituelle[2], qui soutiennent que le concept de spiritualité ne se limite pas à une religion particulière mais s’applique à toute personne ou à tout groupe qui a une croyance dans le divin ou le transcendant et qui modèle son mode de vie sur la base de ses convictions religieuses. Or, c’est donc dans ce contexte que nous pouvons parler de « spiritualité indigène » comme nous parlons de spiritualité chrétienne, zen, bouddhiste, juive et musulmane.

Mais de quel genre d’indigènes parlons-nous ? Comme le titre de cet article nous le fait déjà comprendre, notre réflexion porte sur les populations indigènes d’Amazonie et, parmi celles-ci, en particulier sur celles qui se trouvent sur le territoire brésilien, les « Indiens » du Brésil, qui sont maintenant environ 900 000, mais qui, selon les estimations, étaient 11 millions au début de la colonisation portugaise. D’après les chiffres officiels du gouvernement, la plupart de ces peuples originaires se trouvent dans l’« Amazonie Légale » – composée de neuf États brésiliens – et représentent, selon les données officielles du gouvernement, 305 groupes ethniques avec 274 langues différentes.

Étant donné cette grande diversité de groupes ethniques, nous comprenons tout de suite qu’il est toujours préférable de s’exprimer au pluriel quand on parle de spiritualité indigène, car chaque groupe ethnique a sa propre manière de vivre la dimension spirituelle et d’établir ses relations avec le monde, bien qu’il soit possible de reconnaître entre eux de nombreux points communs.

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