« LA SOUVERAINETÉ DU PEUPLE DE DIEU ». Rencontre du pape avec les jésuites du Mozambique et de Madagascar
Last Updated Date : 5 février 2021
Published Date:29 mai 2020

Le jeudi 5 septembre, lors de son voyage au Mozambique, le pape François a rencontré en privé un groupe de 24 jésuites, dont 20 originaires du Mozambique, 3 du Zimbabwe et un du Portugal. Parmi eux se trouvait le provincial, le P. Demandez Chimhanda. La réunion a eu lieu à la nonciature vers 18 h 15, après le retour des engagements de la journée. La province jésuite du Zimbabwe-Mozambique a été créée à la fin du mois de décembre 2014. Elle compte actuellement 163 membres, dont 90 jeunes en formation[1]. À leur arrivée, les jésuites ont applaudi le pontife qui a demandé aux personnes présentes de former un cercle avec des chaises. La conversation a duré une heure complète. Après les salutations du provincial, le pape a invité les jésuites à poser des questions pour engager la conversation. 

Antonio Spadaro sj

Le premier à prendre la parole a été le P. Paul Mayeresa, qui travaille à Beira dans l’apostolat éducatif. Il a demandé une réflexion sur les préférences apostoliques de la Compagnie[2] et un conseil sur la façon de les vivre au Mozambique. Le pape a répondu comme ceci :

Il n’est pas facile de reconstruire une société divisée. Vous vivez dans un pays qui a connu des difficultés entre frères. Je pense que, par exemple, la préférence apostolique concernant les exercices spirituels peut beaucoup aider dans ce contexte. Des exercices peuvent être donnés aux personnes engagées dans différents secteurs de la société et les rendent ainsi plus aptes à mener à bien leur tâche d’union et de réconciliation. C’est l’expérience du discernement spirituel qui guide l’action.

Nous avons besoin d’un soutien adéquat, en particulier si, dans la société et dans le pays, un besoin d’unité et de réconciliation est nécessaire. Nous savons que le mieux est parfois l’ennemi du bien et que, dans un moment de réconciliation, de nombreuses couleuvres doivent être avalées. Dans ce processus, il faut apprendre à être patient. Il faut la patience du discernement pour aller à l’essentiel et mettre de côté l’accidentel. Il faut parfois beaucoup de patience ! Mais nous devons aussi enseigner le contenu, c’est-à-dire la doctrine sociale de l’Église. Mais attention, le jésuite ne doit en aucun cas diviser. Il existe un besoin de réconciliation dans la société mozambicaine : unir, unir, unir, unir, avoir de la patience, attendre. Ne faites rien pour diviser. Nous sommes des hommes du tout, pas de la partie.

Vous travaillez dans l’apostolat de l’éducation et vous êtes au milieu des jeunes. Votre travail est important et stimulant. Les jeunes ont de la bonne volonté, mais ils peuvent être une proie facile pour la tromperie, pour l’impatience. Il faut être proche des jeunes, leur donner de l’espace pour qu’ils puissent discerner ce qui se passe dans leur cœur. La formation considère les idées et les sentiments ensemble. Pour bien agir, nous devons toujours tenir compte des idées et des sentiments que nous ressentons. Par exemple, il est nécessaire d’aider les plus jeunes à reconnaître quand ils vivent dans la résignation ou la stagnation, mais aussi quand ils vivent une saine agitation. En bref, nous avons besoin d’un travail de discernement spirituel, d’accompagnement pour le bien de la société.

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