L’allocution de Paul VI à la Curie romaine
Le thème de la réforme de la Curie romaine devint central au début de la seconde session conciliaire, dans les discussions sur le projet De Ecclesia, et en particulier sur le schéma De episcopis. Il se reliait ainsi au nouveau modèle d’ecclésiologie, fondé sur le concept de collégialité, que le Concile élaborait peu à peu et qui impliquait également une réforme structurelle du gouvernement central de l’Église. C’est surtout lors de la discussion du chapitre I du schéma De episcopis que ce problème occupa l’attention de l’assemblée conciliaire – au moins pendant quelque jours –, donnant lieu notamment à une confrontation soutenue entre les deux courants du Concile, celle qui était généralement considérée comme « majoritaire-progressiste » et celle « minoritaire-traditionaliste ».
Paul VI intervint sur le sujet de la réforme de la Curie romaine une semaine avant l’inauguration de la seconde session conciliaire. Il connaissait bien l’ambiance de la Curie pour y avoir travaillé pendant plus de 30 ans et pour y avoir occupé, sous le pontificat de Pie XII, des charges très importantes. À la différence de Jean XXIII, qui ne connaissait pas bien la Curie[1] et qui avait cherché par tous les moyens à la tenir à l’écart des travaux conciliaires, Paul VI estimait le travail qu’elle accomplissait au service du pape et décida de lui adresser un message ouvert et sincère, ce qu’il fit lors de son allocution du 21 septembre 1963. À cette occasion, le pape fit savoir ce qui était attendu de la Curie et la manière dont elle pouvait aider le nouveau souverain pontife dans son ministère au sein de l’Église universelle et comment elle pouvait, certes à un autre niveau, rendre plus rapides et plus efficaces les travaux du Concile.
Avant tout, il demanda à ses anciens collègues d’accomplir leurs tâches dans un esprit de collaboration et de fidélité : « Nous sommes certains — dit-il — que jamais la Curie romaine ne laissera transparaître la moindre hésitation à propos des souveraines volontés du Pontife, qu’elle ne sera jamais suspecte du moindre désaccord entre son jugement ou son sentiment et le jugement ou le sentiment du pape. » Il présenta ensuite certains points programmatiques sur lesquels il souhaitait attirer l’attention de la Curie. Il dit qu’elle devait s’ouvrir — si le Concile le jugeait opportun — et accueillir la collaboration de nouveaux collègues issus de l’épiscopat, et il souhaitait qu’« au Chef suprême de l’Église elle-même, dans le soin et la responsabilité du gouvernement ecclésiastique, ce ne serait certainement pas la Curie qui y ferait opposition ».
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