La déclaration de Donald Trump sur Jérusalem
Le 6 décembre 2017, le président des États-Unis, Donald Trump a officiellement reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, ajoutant que l’ambassade américaine y serait transférée dès que possible. Le président a présenté cette décision comme étant un « pas nécessaire dû depuis longtemps » et que ses prédécesseurs n’avaient jamais eu le courage d’accomplir. De fait, en 1995, sous la présidence de Bill Clinton, le Congrès avait déjà reconnu Jérusalem comme « capitale d’Israël ». En même temps, il avait demandé au président de signer une « exemption » juridique pour que l’ambassade américaine soit maintenue à Tel-Aviv, en accord avec la communauté internationale[1]. Il faut également remarquer que, dans sa déclaration, Donald Trump n’a pas reconnu Jérusalem — comme Benyamin Netanyahou l’aurait souhaité — comme capitale « éternelle et indivisible » d’Israël, mais simplement, sans aucune précision, comme sa capitale politique : « Tout État souverain — a-t-il affirmé — a le droit de choisir sa propre capitale comme il l’entend[2]. »
La décision de Donald Trump, tout en rappelant l’engagement des États-Unis en faveur de la solution des deux États et des négociations entre les deux parties qui devraient trancher la question des frontières de la juridiction d’Israël, introduit de fait une reconnaissance des décisions israéliennes sanctionnées dans la Basic Law de 1980, en contradiction avec la position des Nations unies sur le sujet. En effet, en condamnant l’occupation israélienne des territoires palestiniens et l’annexion de Jérusalem-Est, en niant toute validité juridique pour le droit international à la décision de la Knesset de faire de la ville sa capitale, les Nations unies avaient institué le retrait de Jérusalem de toutes les ambassades des différents pays. Le président américain n’exclut en théorie pas le fait que les Palestiniens puissent également avoir une capitale dans les quartiers orientaux de la ville. En pratique, bien que certains négociateurs américains proposent le village palestinien d’Abu Dis — dont on parlait à l’époque de Yasser Arafat — comme capitale de l’État de Palestine, une telle solution semble peu faisable, notamment parce qu’elle est rejetée avec vigueur par les leaders palestiniens. Benyamin Netanyahou a accueilli la déclaration avec satisfaction, affirmant que « pendant trois mille ans Jérusalem a été la capitale des Hébreux » et que le président des États-Unis n’a rien fait d’autre que reconnaître la réalité des faits.
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