LA NON-VIOLENCE ET LA TRADITION DE LA GUERRE JUSTE :  VERS L’AVENIR
Last Updated Date : 15 septembre 2023
Published Date:8 septembre 2023

Au sein de la communauté catholique, il y a eu, ces dernières années, un vif débat autour de la question de savoir si les chrétiens doivent toujours préférer les réponses non-violentes à l’injustice, ou si la réaction armée est parfois une manière légitime de réagir aux graves torts subis. Il y a dans ce débat, d’une part, ceux qui voient dans la non-violence un besoin de discipulat chrétien et, d’autre part, ceux qui continuent à soutenir le concept de la « guerre juste », qui est au centre de la tradition catholique depuis l’époque de saint Augustin. D’importantes questions politiques et théologiques en découlent.

À la base du débat se trouvent les questions sur l’efficacité effective de la non-violence dans la résistance à l’injustice. Les actes non violents peuvent-ils assurer la paix et la justice qu’ils recherchent ? Peuvent-ils le faire avec succès en toutes circonstances ? Ou, malheureusement, faut-il parfois recourir à la force pour obtenir justice efficacement ? En effet, l’efficacité de la résistance non-violente à l’injustice n’est pas la seule préoccupation dans cette discussion ; d’importants enjeux théologiques et éthiques sont également en jeu. La Bible nous apprend l’importance, pour une vie chrétienne authentique, d’éviter le recours à la violence. Le commandement biblique « Tu ne tueras pas » lie tous les chrétiens, voire tous les hommes, chrétiens ou non. Ce commandement oblige certainement à éviter l’usage de la force létale lorsque l’action non-violente peut atteindre l’objectif social de promotion de la justice. Pour les chrétiens, l’importance de s’abstenir de la violence est renforcée par l’enseignement de Jésus qui dit que ses disciples doivent être des artisans de paix. Jésus l’a proclamé dans le Sermon sur la montagne : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés enfants de Dieu » (Mt 5,9). Lui-même a radicalisé l’impératif de rechercher la paix avec l’appel : « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux » (Mt 5,44-45). La profondeur de la vocation chrétienne à un mode de vie non-violent est évidente, en particulier, dans la volonté de Jésus d’accepter sa propre mort sur la croix comme conséquence de son ministère, en renonçant à la poursuite de ses objectifs par toute forme de coercition menaçant la vie humaine.

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