LA GUERRE EN SYRIE
Last Updated Date : 28 octobre 2022
Published Date:28 août 2018

Selon certains analystes, 2018 pourrait être la dernière année des combats en Syrie, avant que des sérieuses négociations de paix soient engagées, même si on ne sait toujours pas où cela pourrait se faire[1]. Les tables de négociation – celles de Genève, d’Astana et de Sotchi – se sont avérées jusqu’à présent, pour une raison ou une autre, encore incapables de résoudre cette grave situation. Du point de vue opérationnel – sauf en cas de perturbations inattendues qui, en réalité, sont toujours possibles –, il semble clair maintenant qu’Assad et ses alliés russes et iraniens l’ont emporté militairement, bien que ces forces travaillent encore sur le terrain pour éliminer les ultimes opposants du régime. Ces derniers qui ont jusqu’ici livré une opposition farouche que, selon diverses sources de renseignement, Damas aurait tenté d’étouffer en utilisant même des armes chimiques, pourtant interdites par le droit international.

L’attitude des Occidentaux, et en particulier des États-Unis, à l’égard de la Syrie est plutôt ambiguë, principalement en raison de l’absence d’une stratégie politique claire au Moyen-Orient. Souvenons-nous aussi que, de point de vue militaire, les États-Unis se trouvent dans une situation assez délicate du fait que leurs alliés sur le terrain – c’est-à-dire les forces démocratiques syriennes, composées de Kurdes et Arabes – sont attaqués par la Turquie, un pays membre de l’OTAN. De plus, avec la défaite militaire presque totale de l’État islamique, les Occidentaux et en particulier Trump croient qu’ils ont rempli leurs engagements dans la région, en détruisant les positions d’EI Isis et éliminant les terroristes; ils incitent, donc, à laisser le champ de bataille aux autres acteurs de la région[2].

En réalité, le comportement des États-Unis sur ce point n’a pas toujours été sans ambiguïté. En octobre 2017, le secrétaire à la Défense, James Mattis, avait déclaré que les troupes américaines resteraient en Syrie pour influencer (positivement) les pourparlers de paix de Genève et faciliter la transition vers la démocratie, une condition préalable à la reconstruction d’un pays détruit par sept dures années de guerre civile. Même le secrétaire d’État de l’époque, Rex Tillerson, avait confirmé cette ligne, ajoutant la nécessité de limiter l’influence des chiites et, en particulier, de l’Iran.

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