LA FRATERNITÉ HUMAINE. Sa valeur transcendantale et programmatique dans l’itinéraire du pape François
Last Updated Date : 3 septembre 2021
Published Date:2 juin 2020

Dans l’itinéraire du pape François, la fraternité – le fait d’être frères – est une valeur transcendantale et a un caractère programmatique. Si on « passe par-dessus », en le prenant pour acquis, ou si on l’utilise à la légère, comme si dire « frères » suffisait pour éviter les tentations de l’indifférence, de la bureaucratie et de l’autoritarisme, cela signifie que l’on n’en a pas suffisamment scruté la richesse et la capacité à générer des dynamiques positives.

Nous utilisons sciemment l’expression évangélique de la parabole du Bon Samaritain « pour aller au-delà », car, si l’excuse du prêtre et du Lévite pour ne pas s’approcher de l’homme blessés était formelle – pour éviter d’être contaminé – il est néanmoins bon de se rappeler que la loi, tout en interdisant, par exemple, de « toucher » un cadavre, faisait exception pour les corps des membres de la famille proche[1]. Insister sur une fraternité exprimée par des gestes concrets et l’approfondir nous permet de surmonter les fausses dichotomies[2].

La fraternité est le premier thème que le pape François évoqua le jour de son élection, lorsqu’il inclina sa tête devant le peuple et, définissant la relation entre évêque et peuple comme « un chemin de fraternité », exprima ce désir : « Prions toujours pour nous : l’un pour l’autre. Prions pour le monde entier afin qu’advienne une grande fraternité »[3].

Depuis lors, ce chemin de la fraternité dans lequel il s’est résolument engagé a été marqué par de nombreuses étapes importantes. La plus récente est le Document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune[4]. Dans ce document, signé à Abou Dhabi, le grand imam et le pape expliquent comment tout ce sur quoi ils se sont mis d’accord durant plus d’un an de travail commun découlait de cette « valeur transcendante » : « La foi amène le croyant à voir dans l’autre un frère à soutenir et à aimer[5] ».

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