LA FRACTURE ATLANTIQUE
Last Updated Date : 16 mai 2022
Published Date:4 janvier 2022

Les premiers pas de Biden
L’accord Aukus, par lequel l’Australie a annulé sans préavis un contrat d’une valeur de 60 milliards de dollars signé en 2016, où elle s’engagea à acheter des sous-marins classiques à la France, a été qualifié d’« affront ». Le nouvel accord a stipulé que les investissements pour l’achat de sous-marins nucléaires seraient destinés aux États-Unis et à l’Angleterre. Les Français sont naturellement offensés par ce qui s’est passé, et en particulier par le rôle décisif qu’y ont joué les États-Unis, leur allié depuis deux siècles et le principal bénéficiaire du nouvel accord. Pour exprimer sa consternation, le président français Emmanuel Macron a rappelé son ambassadeur de Washington. L’administration Biden a reconnu que la gestion de l’affaire avait été « maladroite », et il a fallu deux rencontres entre les présidents Macron et Biden pour tenter de réparer les pots cassés et ramener les relations diplomatiques franco-américaines à la normale, avec le retour de l’ambassadeur Philippe Étienne à Washington. Pour continuer à apaiser le légitime ressentiment français, la vice-présidente Kamala Harris a passé quatre jours à Paris (du 9 au 13 novembre), assistant à des événements diplomatiques et culturels.

Cependant, jusqu’à présent, la cohérence de l’engagement de l’administration Biden envers l’alliance transatlantique ne semble pas très solide. Lors du sommet du G20 à Rome, le président américain a annoncé la suppression des droits de douane de l’ère Trump sur l’acier et l’aluminium, mais a maintenu en place une série d’autres taxes. De même, tout en approuvant les réductions des émissions de carbone demandées lors de la réunion de la Cop26 à Glasgow, en réponse à la hausse des prix de l’essence, M. Biden et d’autres responsables gouvernementaux ont appelé les pays producteurs de pétrole à augmenter leur production pour atténuer les pénuries de carburant et calmer les prix. Les représentants européens qui accusent le président de reproduire la politique économique America First de Donald Trump ont leurs raisons.

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