Les expériences dramatiques de Jacob et d’Ésaü sont traversées de manipulations et de tromperies, d’intentions de violence et de séparations forcées, de conflits exacerbés et de rapprochements inattendus. Il semble donc légitime de se demander : où est Dieu dans tout cela ? Comment le reconnaître dans les histoires humaines souvent discutables et peu linéaires ? Pourtant, c’est précisément sur la scène de la vie que la Bible présente le drame des relations familiales et la possibilité inattendue de retrouver le visage de Dieu dans le visage du frère (cf. Gn 33,10).
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[1] L’absence de la particule accusative rend difficile de comprendre quel est le sujet et quel est l’objet du verbe « servir ». Cf. R. E. Friedman, Commentary on the Torah, San Francisco, Harper Collins, 2001, 88.
[2] La traduction des textes bibliques est de l’auteur.
[3] Cf. J. P. Fokkelman, Narrative Art in Genesis : Specimens of Stylistic and Structural Analysis, Eugene, Wipf & Stock Publishers, 21991, 90.
[4] Cf. R. J. Clifford, « Genesis 25 :19-34 », Interpretation 45 (1991/4) 399.
[5]. En hébreu rabbinique, ce verbe est utilisé pour les animaux (Cf. R. Alter, Genesis : Translation and Commentary, New York, W. W. Norton & Company, 1997, 129).
[6]. Cf. R. Alter, op. cit., 130.
[7] Rebecca exprime sa répulsion pour les mariages hittites, obtenant un double effet : d’une part, elle obtient le départ de Jacob ; de l’autre, sans le nommer, il discrédite Ésaü, qui a épousé des femmes hittites (Cf. R. Alter, op. cit., 145).1
[8] Fokkelman souligne comment les vv. 6 et 8 offrent au lecteur deux fois le point de vue d’Ésaü, qui d’un côté « voit » la bénédiction accordée à Jacob, de l’autre « voit » qu’Isaac n’est pas favorablement disposé envers les femmes cananéennes. Ainsi, les deux éléments de la bénédiction et du mariage apparaissent liés dans la pensée d’Ésaü (Cf. J. P. Fokkelman, op. cit., 105).
[9]. Selon un midrash, Jacob « avait très peur, c’est-à-dire qu’il avait peur d’être tué ; il craignait de devoir en tuer d’autres » (Berešit Rabbȃ, 66b).
[10] Cf. R. Alter, op. cit., 181.
[11] Cf. J. P. Sonnet, « “J’ai vu ton visage comme on voit le visage de Dieu” (Gn 33,10). Un comble : la surprise entre jumeaux », dans : G. Van Oyen – A. Wenin (éds), La surprise dans la Bible. Hommage à Camille Focant, Louvain, Peeters, 2012, 25.
[12] Les mots au v. 4 rappellent l’épisode d’une autre personne, protagoniste d’une parabole lucanienne, qui rentre chez elle après une longue absence et qui, s’imaginant un avenir de serviteur, découvre qu’il est le fils de son père, qui, «alors qu’il était encore de loin, l’a vu et a eu pitié de lui ; il courut, se jeta à son cou et l’embrassa» (Lc 15,20).
[13]. Cf. R. Alter, op. cit., 185.