Invader est le pseudonyme d’un artiste français né en 1969 et formé à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il y a un bon quart de siècle, il conçut le projet de laisser envahir Paris par une armée d’extraterrestres tout droit sortis d’un jeu vidéo et incarnés dans de petites mosaïques colorées. Et voilà que le 25 janvier 2024 il déposa sa mille-cinq-centième mosaïque sur un des gros tuyaux bleus qui couronnent la toiture du Centre Pompidou. Pour célébrer l’événement, une exposition retraçant l’ensemble de son œuvre eut lieu dans les anciens locaux du quotidien Libération. Dès le début, Invader s’impliqua à cent pour cent dans une aventure dont il ne pouvait soupçonner au départ combien elle serait contagieuse. Il est aujourd’hui l’un des représentants les plus connus du street art, au niveau mondial.
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[1] Tomohiro Nishikado conçut l’apparence des envahisseurs de son jeu vidéo en s’inspirant de La guerre des mondes (The War of the Worlds), un roman de science-fiction, de 1898, dans lequel l’auteur britannique H.G. Welles imagine une invasion de l’Angleterre par des extraterrestres hostiles.
[2] Le terme anglais pixel est une contraction des premières lettres des mots picture et element.
[3] À la date du 15 octobre 2024.
[4] Dans Invader, 4000 – The Complete Guide to the Space Invaders, Control P éditions, 2022, pp. 8-12 et 1016-19.
[5] La série October 18, 1977, peinte en 1988 et conservée au MoMA à New York.
[6] Exposition Forsaken à la Frith Street Gallery, à Londres, automne 2011.
[7] Dans le poème ‘Nature et Art’ (1802). Traduction de J.F. Angelloz dans Les pages immortelles de Goethe, Éditions Corréa, Paris, 1942, p. 161. Cette phrase de Goethe « In der Beschränkung zeigt sich erst der Meister” est devenue proverbiale dans les cultures germanophones.
[8] The Complete Guide to the Space Invaders, pp. 915-1011.
[9] Invader, ‘Naissance et développement du rubikcubisme’, dans Rubikcubist Invader, Control P éditions, 2022, p. 412.
[10] Malika Bouwens le rappelle dans l’ouvrage cité à la note précédente, p. 413
[11] Ces messages ne sont pas nécessairement appréciés. Une belle mosaïque conçue comme une affiche incluant en toutes lettres la formule « Protect oceans », posée récemment sur une façade cossue du 8e arrondissement, a été enlevée après à peine quelques jours.
[12] Invader, @invaderwashere. Ten Years on Instagram 2013-2023, Control P Editions, 2024, p. 774.
[13] Ainsi, le MIMA (Millennium Iconoclast Museum of Art), à Bruxelles, où s’est tenu en 2022 une exposition des œuvres rubikcubistes d’Invader.
[14] Magda Danysz (red.), Capitale(s). 60 ans d’art urbain à Paris, Gallimard, 2022. Ce catalogue contient un entretien avec Invader (pp. 142-143).
[15] Du 12 juin 2024 au 19 janvier 2025.
[16] « More than an artistic practice, my Space Invaders project is a real commitment, even a way of life », note Invader le 22 janvier 2016 (Invader, @invaderwashere. Ten Years on Instagram 2013-2023, op. cit., p. 475).
[17] Le site www.unoeilquitraine.fr, sur lequel on peut trouver des photos de la plupart des Space Invaders de Paris et quelques autres villes, contient des images superbes prises par un photographe qui a lui-même un œil d’artiste.
[18] Le site www.invader-spotter.art contient un inventaire complet des Space Invaders et mentionne pour chacun son état (conservé, légèrement ou sérieusement dégradé, invisible, détruit). Il est mis à jour constamment et donne des nouvelles quotidiennes.
[19] Kéramidas, Chasseur d’Invader. Comment des mosaïques ont changé ma vision du monde, Casterman, Bruxelles, 2023.
[20] Guy Rosolato, Pour une psychanalyse exploratrice dans la culture, Presses Universitaires de France, Paris, 1993, notamment pp. 8-10, 21, et La portée du désir ou la psychanalyse même, Presses Universitaires de France, Paris, 1996, pp. 119-122, 153-155.