« Écoute, Israël ». Cet impératif marque le livre du Deutéronome : non seulement il introduit en Dt 6,4 l’un des passages les plus importants de toute la tradition religieuse d’Israël (le célèbre Šema‘ Yiśrā’ēl), mais il sert également de leitmotiv en introduction des principales sections de la partie exhortative du livre (Dt 4,1 ; 5,1 ; 6,4 ; 9,1). D’autre part, le verbe šāma‘ (écouter) apparaît 86 fois dans le Deutéronome, avec une grande valeur théologique, ayant pour objet habituel le Seigneur et/ou sa Loi. L’invitation à écouter est donc considérée comme un motif thématique capable de résumer l’ensemble du message du Deutéronome ; et, dans la mesure où ce livre recueille le testament spirituel de Moïse, nous pouvons affirmer que l’appel de la voix la plus importante de l’Ancien Testament résonne en lui, ce chemin qui conduit à la vie (Dt 30,19-20)[1].
Le commandement de l’écoute est transmis de génération en génération, jusqu’à nous parvenir, lecteurs contemporains du texte sacré, héritiers du patrimoine spirituel de nos « pères », et il se conjugue avec l’avertissement évangélique à être attentifs et intelligents lorsque le Seigneur nous parle : « Entende, qui a des oreilles ! » (Mt 13,43) ; « Prenez donc garde à la manière dont vous écoutez ! Car celui qui a, on lui donnera, et celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir lui sera enlevé. » (Lc 8,18) Dans un monde comme le nôtre, distrait et superficiel, dans une société devenue incapable d’apprécier des paroles importantes, l’impératif de l’écoute se révèle être particulièrement opportun. Et c’est dans une attitude de prière que l’on prête vraiment attention au Seigneur.
L’appel à écouter
Il fut un temps, raconte le récit biblique, où tout Israël entendit la voix même de Dieu, qui parla dans le fracas du tonnerre, entouré de feu, depuis la montagne sainte (Ex 19,16-19 ; 20,22 ; Dt 4,12 ; 5,4.22). Cette période fut de courte durée, privilégiée et unique, et elle marque les débuts historiques du peuple de l’alliance, lorsque le Seigneur se manifesta directement aux « pères » (Dt 4,32-33 ; 5,3-4.24), afin que tout le monde apprenne à « craindre » Dieu (Ex 19,20), c’est-à-dire à entrer dans une relation respectueuse et reconnaissante avec l’invisible Origine de la vie.
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