GAZA : LA GUERRE ET LA CRISE HUMANITAIRE
Published Date:3 mai 2024

La stratégie israélienne de la « terre brûlée »

Il y a quelques mois, l’espoir nourri par beaucoup, surtout en Occident, était qu’avec le début du Ramadan, le cessez-le-feu temporaire entre Israël et le Hamas entrerait en vigueur, comme le souhaitaient les négociateurs réunis d’abord à Paris puis à Doha, afin de soulager une population de la bande de Gaza, éprouvée par plus de six mois de combats, avec plus de 34.000 morts (pour la plupart des civils) et le spectre de la famine devenu réalité[1]. Une fois l’échéance passée, le gouvernement de Tel-Aviv, comme il l’en avait déjà menacé, s’est senti autorisé à envahir la dernière parcelle de terre non encore occupée, c’est-à-dire à pénétrer avec son armée dans la ville de Rafah, où campent plus d’un million de Palestiniens qui ont fui les zones dévastées par la guerre. L’objectif était de mettre en déroute les quatre derniers bataillons du Hamas encore actifs et de prendre vivant ou mort Yanya Sinwar, le chef responsable du terrible attentat du 7 octobre 2023 contre les Israéliens, et ses associés.

Quoi qu’il en soit, les négociations entre Doha, Le Caire et Amman – sous supervision américaine – se poursuivent frénétiquement, même en l’absence d’une table officielle : la proposition porte sur une trêve de six semaines et la libération d’un certain nombre de prisonniers palestiniens, en échange de la libération de 40 otages israéliens. Cependant, les exigences des deux parties étaient inconciliables. Le Hamas exigeait un cessez-le-feu définitif et le retrait de l’armée de la bande de Gaza, épargnant ainsi ses dirigeants, en échange de la libération des otages (qui seraient désormais au nombre d’une centaine). Le gouvernement israélien, quant à lui, s’opposait à une trêve prolongée, de peur que les miliciens ne se réorganisent.

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