Le 4 août dernier, en la mémoire liturgique du saint Curé d’Ars, le pape François a écrit une Lettre aux prêtres pour les remercier et les encourager[1]. Se trouvant parmi les destinataires, nous croyons que cette lettre, adressée à un groupe particulier – tous les prêtres du monde –, mérite, plus qu’un commentaire, une réponse, le partage des échos de ses paroles dans nos cœurs.
En premier lieu, sa lecture suscite en nous, prêtres, la gratitude envers le Pape pour sa sollicitude à notre égard. Par cette lettre, François est venu nous chercher là où nous sommes, cabossés et sur le bord de la route. Il a vu à quel point nous sommes peinés et affligés et s’approche de nous avec « l’arme puissante » de la gratitude, pour nous pousser à renouveler notre courage sacerdotal et à nous resituer sans délai au cœur de l’Église – en Marie –, avec cet esprit de « la louange capable d’ouvrir le regard à l’avenir et de rendre l’espérance au présent ».
Trois regards
Les interlocuteurs de François ne sont pas les prêtres dans l’abstrait, mais chacun d’eux concrètement, regardé et interrogé par lui de manière très personnelle.
Lorsque le Pape les remercie « au nom du saint Peuple fidèle de Dieu », il est entendu qu’il regarde les prêtres comme les regarde le peuple de Dieu, le peuple qui par leur intermédiaire reçoit la grâce du Seigneur. Ce regard est déjà consolant en soi. À travers lui, en effet, le peuple de Dieu, qui aime et apprécie ses prêtres, les aide à calibrer avec précision le mystère qui se cache en chacun d’eux : continuer à être lui-même, avec toutes ses vertus et ses défauts, tandis qu’il agit in persona Christi dans chaque action sacerdotale et distribue les sacrements, transmettant la grâce de manière concrète et efficace.
Le courage que le Pape désire pour chaque prêtre est celui qui naît et se renouvelle à partir regard du Christ, qui leur dit : « Je ne vous appelle plus serviteurs… je vous appelle mes amis » (Jn 15,15)[2]. Le regard du Pape vers les prêtres est celui de Jésus. François nous exhorte à faire « mémoire de son regard miséricordieux qui nous a invités à miser sur lui et sur son peuple ». Et il ajoute : « Nous savons qu’il n’est pas facile de demeurer devant le Seigneur et de le laisser scruter nos vies, guérir notre cœur blessé et laver nos pieds imprégnés de la mondanité qui y a adhéré en chemin et qui nous empêche de marcher ». Mais seulement dans ce regard se trouve la source de la joie et du courage apostolique.
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