« ÉCOUTER SON PROPRE CŒUR » : LE DISCERNEMENT DANS LA CATÉCHÈSE DU PAPE FRANÇOIS
Last Updated Date : 15 septembre 2023
Published Date:12 septembre 2023

Le mot « discernement » – malgré sa présence antique dans la tradition spirituelle de l’Église – a reçu plus d’attention depuis le début du pontificat du pape François, c’est-à-dire au cours des dix dernières années. Il n’est donc pas surprenant que le Pape ait consacré à ce thème précis 14 de ses catéchèses hebdomadaires, lors des Audiences générales du mercredi entre le 31 août 2022 et le 4 janvier 2023. Dans un langage à la fois simple et profond, le pape François présente saint Ignace de Loyola comme un exemple et s’appuie sur ses enseignements pour rappeler et expliquer les principes, les éléments et la pratique du discernement spirituel. La lecture des 14 catéchèses constitue un guide efficace pour cette pratique, sans aucun doute indispensable pour ceux qui souhaitent lire leur vie et la prendre en main, en faisant des choix qui découlent d’une relation personnelle avec le Seigneur[1].

Bien que l’on reconnaisse dès la première catéchèse que le discernement est un exercice d’intelligence et d’expertise, le vocabulaire utilisé appartient principalement au domaine des émotions. Il suffit de dire que, dans l’ensemble des catéchèses, le mot « cœur » apparaît pas moins de 80 fois, « désir » ou « désirs » 38 fois, et « affection » ou « sentiments » 19 fois. On peut donc affirmer d’emblée que la lecture spirituelle de sa vie, indispensable à toute démarche de discernement, est un exercice d’intelligence et d’expertise basé sur la lecture de ses émotions, c’est-à-dire l’écoute de son propre cœur. D’autre part, un véritable processus de discernement est inséparable du désir de rechercher et d’accomplir la volonté de Dieu, sachant qu’il ne veut que le bien de ses enfants. Selon les mots du pape François, « dans tout cela, se concrétise un projet de vie et également notre relation avec Dieu[2] », sachant que les décisions des adultes sont personnelles et ne peuvent pas être déléguées. Un tel appel à la conscience personnelle n’exclut pas – et même, pour un chrétien, exige – un processus dialogal, par lequel « dans une décision bonne et juste, la volonté de Dieu rencontre notre volonté ; le chemin actuel rencontre l’éternel[3] ».

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