La devise choisie par Mgr Bergoglio pour son blason épiscopal, qu’il a ensuite conservé en tant que souverain pontife, est Miserando atque eligendo. Elle fait non seulement référence à la miséricorde de Dieu, mais aussi au fait qu’Il choisit — Jorge Bergoglio, comme chacun de nous — de manière particulière, personnalisée et personnalisante.
L’amour miséricordieux du Père aime son Fils — selon la terminologie de Romano Guardini — comme « le concret vivant » et, dans le Christ, il aime individuellement chacun et chacune d’entre nous comme des « concrets vivants », dans notre propre unicité non répétable. Rappelons-nous que Jorge Bergoglio avait choisi comme thème de sa thèse de doctorat en théologie, qui portait sur Romano Guardini, l’œuvre de ce dernier intitulée L’opposizione polare. Saggio per una filosofia del concreto vivente[1], pensant, en premier lieu, au Christ, mais aussi à toute personne humaine en tant que singulière et unique.
Le « concret vivant » de Romano Guardini correspond à l’« universel concret » de Maurice Blondel (très différent de celui de Hegel) ou à ce que le philosophe argentin Mario Casalla nomme « universel situé [2]», dont l’universalité est véritable, non abstraite, mais bien concrète, vivante, située et analogique selon les temps historiques, les espaces culturels et les singularités personnelles.
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