DANS UNE SOCIÉTÉ SÉCULARISÉE, UN « CHRISTIANISME DU TÉMOIGNAGE » : LE 46e VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS
Last Updated Date : 15 novembre 2024
Published Date:13 novembre 2024

Du 26 au 29 septembre 2024, moins de deux semaines après la conclusion du voyage apostolique en Asie et en Océanie, le pape François a repris son bâton de pèlerin pour se rendre au Luxembourg et en Belgique. Au cœur de l’Europe, puisque ces deux pays abritent d’importantes institutions européennes et internationales, le Souverain Pontife est allé à la rencontre d’une société sécularisée, où l’Église, fidèle à sa mission de « service », est appelée à être un signe d’« espérance ». Ce sont précisément ces deux dimensions que l’on retrouve dans les devises choisies par les Églises des deux pays à l’occasion de la visite du Pape : « Servir », dans le cas du Luxembourg ; « En route, avec espérance », dans le cas de la Belgique. Il s’agit de deux dimensions complémentaires, car l’Église, dans son service à tous, à commencer par les plus faibles, concrétise l’espérance qui ne déçoit pas et anticipe la fraternité pleine et illimitée à laquelle nous sommes appelés en tant qu’enfants voulus et accueillis par le Père.

En ces jours marqués par de graves menaces pour la paix – un thème qu’il a évoqué dans plusieurs discours –, le Pape a trouvé une société non seulement sécularisée, mais aussi profondément blessée, surtout en Belgique, par la tragédie des abus sur les enfants qui a miné la confiance dans l’Église, ses institutions et ses responsables. Il ne faut pas non plus oublier qu’en beaucoup de domaines anthropologiques et éthiques, comme l’avortement, l’euthanasie ou le rôle des femmes dans la société, le fossé entre l’Église et de larges secteurs de la société semble se creuser. En effet, au cours du voyage du Pape, malgré le consensus autour des questions d’écologie et de paix, le dialogue sur d’autres sujets n’a pas été facile et certaines attitudes ont même suscité la perplexité. Le Souverain Pontife, quant à lui, a toujours manifesté une écoute attentive et une volonté de dialogue. Quant aux abus contre les enfants, il a ouvertement reconnu, à plusieurs reprises, les graves manquements de l’Église ; il a également souhaité rencontrer et écouter les victimes, insistant pour l’avenir sur l’importance de la prévention.

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