CONTRE LA « PENSÉE ISOLÉE » Le voyage apostolique de François au Bahreïn
Published Date:16 décembre 2022

Le jeudi 3 novembre 2022, à 9 h 40, le vol papal – avec à son bord François, les membres de son entourage et les journalistes accrédités – a quitté l’aéroport de Fiumicino pour Awali Bahrain, où il a atterri à 16 h 45 (heure locale), à Sakhir Air Base.

Après avoir traversé le finger, le Pape a été accueilli par le Roi, Sa Majesté Hamad bin Isa Al Khalifa, le Prince héritier et le Premier ministre, trois autres fils du Roi et un petit-fils. De là, ils ont rejoint le Royal Hall, où a eu lieu une brève rencontre privée, à l’issue de laquelle les souverains et le Pape ont brièvement salué le Grand Imam d’al-Azhar, Ahmad Muhammad Al-Tayyeb.

 

Un État archipel

Bahreïn est un petit État insulaire, composé d’un archipel de 33 îles au large de la côte est de l’Arabie saoudite et au nord de la péninsule du Qatar, dans le Golfe. Bahreïn signifie « Royaume des deux mers » en langue arabe.

Son territoire était un important carrefour commercial entre la Mésopotamie et l’Inde, habité par les Carmates, un groupe ismaélite appartenant au courant chiite de l’islam, qui s’est installé en Arabie orientale à partir de la fin du ixe siècle. Après avoir été dominé par les Portugais, les Perses, les Turcs et les Britanniques, Bahreïn a finalement obtenu son indépendance en 1971. La nouvelle Constitution, promulguée le 14 février 2002 et révisée en 2012, a transformé l’émirat en une monarchie constitutionnelle dotée d’un parlement élu de 40 membres. Il accorde aussi d’amples pouvoirs au souverain.

Aujourd’hui, les demandes de progrès en matière de libertés politiques et sociales se sont multipliées dans la société, contribuant à alimenter les tensions qui existent depuis longtemps entre la majorité chiite (qui représente environ 46 % de la population) et la classe dirigeante sunnite (24 %). Dans le sillage des « printemps arabes » en Tunisie et en Égypte, ces événements ont donné lieu à de fortes manifestations de protestation en 2011, le « soulèvement des perles », contre la discrimination sectaire et appelant à des réformes démocratiques. La révolte a également été réprimée avec le soutien des troupes saoudiennes et émiraties, et a mobilisé les deux groupes religieux du pays, les émeutiers étant accusés par les médias gouvernementaux d’être manipulés par l’Iran voisin.

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