COMMUNICATION NON VERBALE
Last Updated Date : 5 février 2021
Published Date:28 mai 2020

La communication humaine combine, inévitablement et inséparablement, des éléments verbaux et non verbaux. La plupart des personnes le comprennent intuitivement et, tenant ces processus pour acquis, ont rarement des difficultés à communiquer. Cependant, l’étude des aspects non verbaux de la communication rencontre deux problèmes de définition. On tend à les exprimer négativement, soit comme « communication sans mots » soit comme « langage corporel », c’est-à-dire une communication effectuée par le corps sans utiliser la grammaire et le vocabulaire. Un manuel récent donne la définition suivante : « [La communication non verbale] comprend presque toutes les communications humaines, à l’exception des mots parlés ou écrits […]. Nous définissons comme [communication non verbale] tout transfert et échange de messages d’une manière unique qui ne comporte pas de mots[1] ».

 

Les spécialistes et les chercheurs ont depuis longtemps observé cette double nature de la communication humaine. Au milieu du 19ème siècle, Charles Darwin a suggéré une origine animale, comparant les expressions émotionnelles humaines aux signaux des animaux. Quelques décennies plus tard, Sigmund Freud a enquêté sur l’expression inconsciente du sens, se basant sur le fait que les personnes ignoraient souvent leurs gestes ou expressions et même la façon dont ils percevaient les expressions d’autrui.

Bien que les études sur la communication revendiquent explicitement le thème de la communication non verbale, d’un point de vue académique, elle est également l’objet de la linguistique, la sociologie, la psychologie, l’ethnographie et des études culturelles : chacune de ces sciences tente de démêler la complexité de la communication[2].

Dans les années 50 et 60 du siècle dernier, les spécialistes des diverses disciplines ont traité de la description systématique de ses différents aspects. Edward Hall a noté que la distance relationnelle entre les personnes est corrélée à la distance physique (« proxémique ») ; Ray Birdwhistell a développé un catalogue de gestes communs à différents groupes ; Paul Ekman et ses collègues ont analysé les expressions faciales ; Michael Argyle et d’autres ont examiné dans le regard. Toutes ces études originales avaient tendance à n’aborder qu’un seul canal de communication, aussi en partie à cause de la difficulté d’enregistrer la communication en temps réel. Ces approches à canal unique ont permis aux chercheurs d’observer attentivement la communication humaine, en distinguant ses composants, et ont incité d’autres à développer des théories plus générales.

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