CHARLES DE FOUCAULD : Prophète de la fraternité universelle
Published Date:15 juillet 2022

« Dans le désert, nous ne sommes jamais seuls[1] ». Cette affirmation est celle d’un amoureux du Sahara, le frère Charles de Jésus, Charles de Foucauld : elle incarne l’essence de sa vie dans le désert, où il vivait en adoration devant le Saint Sacrement, son vrai « trésor ». C’était la présence et l’humilité de Dieu, mais également le sacrement de l’amour. Il avait choisi de « prendre sa place au plus près de Jésus de Nazareth, parmi les derniers, quitte à être caché et “inutile” dans l’immensité du désert[2] ».

Paradoxalement, en 1916, ce « trésor » a été la cause de sa mort. Parmi les maraudeurs du désert de Tamanrasset, au fin fond du Sahara, la rumeur avait couru que le frère Charles cachait de l’argent et des armes. Il avait construit un fort autour de l’ermitage pour protéger les personnes qui y vivaient. Pourtant, le 1er décembre, des maraudeurs parviennent à y pénétrer par ruse : dans la confusion de l’assaut, l’un d’eux l’abat, mais ils ne trouvent presque rien dans la pauvre demeure. Quand il a été tué, il était seul, et était ignoré de tous. Sa mort ne porte pas la marque de la « haine à la foi », mais elle a été causée par sa façon simple et non armée de vivre parmi les Touaregs. En tout cas, le silence s’est fait pendant des années sur son existence, sa mémoire et même les lieux où il avait vécu. Le frère Charles n’avait même pas réussi à réaliser le projet qu’il avait à cœur : fonder un institut religieux inspiré de la vie cachée de Jésus à Nazareth.

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[1] J.-L. Maxence, Il richiamo del deserto. Charles de Foucauld, Antoine de Saint-Exupéry, Padoue, Messaggero, 2005, 9.

[2] P. Poupard, « Prefazione », dans : R. Bazin, Charles de Foucauld. Esploratore del Marocco, eremita nel Sahara, Milan, Paoline, 2005, 10. Cf. P. Vanzan, « Charles de Foucauld : testimone di Cristo nel deserto », Civ. Catt. III 2006 136-144.

[3] P. Martinelli, Vite meravigliose. Francesco d’ Assisi, Luigi Maria de Montfort, Charles de Foucauld, Teresa di Lisieux, Adrienne von Speyr, Paolo VI, Milan, Edizioni Terra Santa, 2021, 123.

[4] Benoît XVI, « Béatification des serviteurs de Dieu : Charles de Foucauld, Maria Pia Mastena, Maria Crocifissa Curcio », 13 novembre 2005.

[5] Cf. P. Sourisseau, Charles de Foucauld. 1858-1916. Biografia, Cantalupa (To), Effatà, 2018, 21.

[6] Ibid., 77 s.

[7] Ibid., 81.

[8] Ibid., 82.

[9] Ibid., 83.

[10] Ibid., 71 s. La dernière observation remonte à novembre 1897, lors de la retraite chez les Clarisses à Nazareth.

[11] Ibid., 74. Ce témoignage a été donné en 1927 et se trouve dans les archives de la Postulation : il fait référence à l’année 1885.

[12] Cf. A. Pronzato, Il seme nel deserto. Charles de Foucauld. I. L’infanzia. La giovinezza scapestrata. Il Marocco. La conversione. La trappa. Nazaret. Beni Abbès, Milan, Gribaudi, 2004, 42.

[13] Cf. la première biographie importante de Charles de Foucauld, qui contient de nombreuses pages de son rapport: R. Bazin, op. cit., 62; 114; pour le journal de voyage, 20-97.

[14] Cf. A. Pronzato, op. cit., 101.

[15] Ibid., 102.

[16] Cf. A. Chatelard, Charles de Foucauld. Verso Tamanrasset, Magnano (Bi), Qiqajon, 2002, 31.

[17] P. Sourisseau, op. cit., 137.

[18] Ibid.. Cf. Ps 106,1.

[19] Ibid., 137 s.

[20] L. Rosadoni, Charles de Foucauld. Fratello universale, Turin, Gribaudi, 1966, 53.

[21] Ch. de Foucauld, La vita nascosta. Ritiri in Terra Santa (1897-1900), Rome, Città Nuova, 1974, 101.

[22] A. Chatelard, op. cit., 35.

[23] P. Sourisseau, op. cit., 143 s.

[24] R. Bazin, op. cit., 116.

[25] Ch. de Foucauld, Lettres à Mme de Bondy. De la Trappe à Tamanrasset, Paris, Desclée de Brouwer, 1966, 36.

[26] A. Chatelard, op. cit., 42.

[27] P. Sourisseau, op. cit., 185.

[28] Ibid., 184.

[29] Ibid., 207.

[30] Cf. ibid., 254 s. Pour la vie à Nazareth, cf. Ch. de Foucauld, Pagine da Nazaret. La mia vita nascosta in Terra Santa, Milan, Edizioni Terra Santa, 2016.

[31] Cf. P. Martinelli, op. cit., 133.

[32] P. Sourisseau, op. cit., 324.

[33] Cf. Fr. Michael Davide, Charles de Foucauld. Esploratore e profeta di fraternità universale, Cinisello Balsamo (Mi), San Paolo, 2016, 76.

[34] P. Sourisseau, op. cit., 354.

[35] Cf. ibid., 364.

[36] Ibid., 366 s.

[37] Ibid., 367.

[38] Ibid., 370. Les ksour sont les maisons d’un village protégé par des remparts, où l’on entre par une seule porte.

[39] Ibid., 411.

[40] Ibid., 418.

[41] Ibid., 446. Le terme désigne un saint, un ermite, un homme de Dieu.

[42] Cf. ibid., 469.

[43] Cf. ibid., 477.

[44] Ibid., 497.

[45] Ibid., 518.

[46] Ibid., 571. Cf. M. Carrouges, Charles de Foucauld. Esploratore mistico, Rome, Castelvecchi, 2013, 5.

[47] P. Sourisseau, op. cit., 608.

[48] Ibid., 611.

[49] L’Association « Famille spirituelle Charles de Foucauld » a une vingtaine de groupes: Cf. www.charlesdefoucauld.org/it/presentation.php

[50] François, « Sur les traces de Charles de Foucauld », homélie à Sainte-Marthe, 1er décembre 2016.