Les recherches et découvertes technologiques et pharmaceutiques stimulent toujours plus la réflexion philosophique, en esquissant de nouveaux scénarios. L’un d’entre eux, qui fait depuis longtemps l’objet d’une attention médiatique, est le « mouvement trans et posthumain ». Indiquer précisément ce que ces deux termes signifient et ce qui les différencie fait partie du problème : selon les auteurs et leur domaine d’expertise, la perspective présentée varie considérablement et constitue ainsi un signe de la liquidité qui caractérise de plus en plus le paysage culturel actuel.
Ici, devant choisir, nous préférons d’abord distinguer le domaine d’application pratique de la matrice théorique sous-jacente. En d’autres termes, les applications possibles des nouvelles découvertes ne sont pas la propriété exclusive de cette perspective de pensée, même si elles peuvent sûrement devenir un canal de propagande pour une vision anthropologique sans précédent.
Le mouvement transhumaniste est né des découvertes et des applications dans les domaines du numérique et des biotechnologies, en particulier de la confluence de quatre directions de recherche : les nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives, toutes résumées par l’acronyme Nbic. Il souligne le potentiel que ceux-ci pourraient représenter pour l’être humain, au niveau médical (en aidant à façonner un corps de plus en plus efficace, non soumis à la maladie, au vieillissement et à la mort), au niveau cognitif et informatique (en améliorant la mémoire et l’intelligence par l’insertion de micropuces spéciales ou même le transfert de l’organisme biologique à l’organisme non biologique) et au niveau robotique.
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