LE DROIT NATUREL EXISTE-T-IL ?
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Les hommes ont toujours pensé que rendre la justice, et donc dire ce qui est juste, dans les jugements comme dans les lois, dans les relations entre particuliers comme dans les relations publiques, ne dépendait pas seulement des règles ou des normes fixées par eux-mêmes, dans leurs actes d’imperium, mais que ces normes tiraient leur validité d’un système de valeurs qui les précédait, et qui leur était donc supérieur.

Il est intéressant d’observer que cette instance de justice supérieure, et donc divine, dérive déjà de la pensée classique, et de ce fait païenne ; Antigone dit déjà au tyran Créon, qui lui interdit d’enterrer son frère : « Et je n’ai pas cru que tes édits pussent l’emporter sur les lois non écrites et immuables des Dieux (agrapha theōn nomima) ». Le dicton du pouvoir, la loi entendue comme commandement, n’est donc pas en soi contraignant s’il ne répond pas à certains contenus, ou – ce qui revient au même – s’il leur est contraire.

La source de ces autres instances a toujours été indiquée comme supérieure au pouvoir constitué comme tel : la justice dans les relations humaines, dans notre monde, a toujours été vue comme le reflet d’équilibres et de proportions qui la dépassent.

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DE SIMON LE PÊCHEUR À PIERRE LE PÊCHEUR D’HOMMES
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Simon Pierre est un personnage majeur du Nouveau Testament, présent dans de nombreuses étapes de la constitution du canon. S’il est très probable qu’il n’a rien écrit de son vivant, beaucoup d’autres chrétiens en revanche ont écrit sur lui ! Comment ce pêcheur galiléen en est-il venu mourir martyr au soir de sa vie dans la capitale de l’empire romain ? Essayons de parcourir quelques scènes clefs de son parcours.

Il est important de situer Simon dans son univers galiléen. C’est là que tout commence. Quelle image avons-nous de Capharnaüm ? J’en étais resté pour ma part à une vision assez romantique de ce petit village, que je voyais comme un petit village breton en bord de mer. Cette vision était liée à ce qui s’écrivait des fouilles franciscaines de Capharnaüm. On avait fouillé la zone d’habitation depuis le port : La maison de Pierre, la synagogue juste derrière. Mais les fouilles menées au port de Magdala et à Susita/Hippos, tout comme les études récentes sur le lac laissent entendre que le village de Capharnaüm devait comporter, vers l’est, une zone que l’on pourrait qualifier, un peu anachroniquement, d’industrielle.

Capharnaüm était au cœur d’une zone de pêche, qui exportait autour sur plusieurs dizaines de kilomètres et assurait la conservation selon les deux grandes techniques de l’époque : le salage et le séchage. De même, on a trouvé un bateau du 1er siècle parfaitement conservé, découvert en 1986. On a trouvé sur ce bateau 10 espèces de bois différents. Ce dont l’on prend davantage conscience et que confirme aussi la bataille navale de Vespasien en 69, c’est que cette zone était une zone d’activité commerciale intense, avec une flotte importante, et que les patrons pêcheurs traitaient et exportaient le poisson. Bref, Capharnaüm n’était pas une grande métropole comme Césarée ou Sépphoris mais pas non plus un petit et pauvre village.

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